Rétrospective "Femmes documentaristes, regards anthropologiques"

Rétrospective "Femmes documentaristes, regards anthropologiques"

26 novembre 2019
Cinéma
Tarahumaras 78 de Raymonde Carasco
Tarahumaras 78 de Raymonde Carasco
Le CNC, l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS, CNRS Images et le Comité du film ethnographique proposent une rétrospective exceptionnelle organisée à l’occasion des 80 ans du CNRS, dans le cadre du 38e festival international Jean Rouch.

Une sélection de films réalisés par des femmes documentaristes et anthropologues françaises seront présentés. En présence de réalisatrices, d’historiens du cinéma et d’ethnologues, nous tenterons de retracer le parcours de ces femmes et d’aborder leur place dans l’histoire du documentaire et plus particulièrement du film anthropologique. Vous pourrez notamment découvrir ou redécouvrir les œuvres de Germaine Tillion, Germaine Dieterlen, Marceline Loridan Ivens, Sarah Maldoror, Raymonde Carasco.
La programmation se poursuivra le samedi 30 novembre et dimanche 1er décembre au musée de l’Homme de 14h00 à 19h00.

Vendredi 29 novembre 2019 à partir de 9h30

au CNC – 291 boulevard Raspail – Paris 14e

Inscription indispensable

 

Programme de la journée

9h30 – accueil et introduction

10h00 – 12h30
Les pionnières de l’entre deux guerres

10h00 – Indiens, nos frères
France | 1930 | 73 min. | vof
Réalisation : Titaÿna - Catherine Sauvy (France)
Image: Robert Lugeon
Distributeur d’origine : Films PAD - Films Paulin Artus Dosch
Film restauré et numérisé par la Direction du Patrimoine Cinématographique du CNC

Les Indiens Séris du Mexique vivent en harmonie avec la nature. Loin de la civilisation, leurs journées sont rythmées par les tâches quotidiennes avec la préparation des repas, la promesse d'un mariage, la chasse au tatou, l'accouchement, la mort d'un parent, les danses rituelles et aussi les jeux de hasard, très appréciés par les adultes. Au début du XXe siècle, les jeunes, attirés par la vie facile des villes, désertent leur village. De ce fait, les coutumes ancestrales, transmises par tradition orale, disparaissent à la mort des vieux chefs.
La longueur originale du film était de 2000 mètres, aujourd’hui il n’en reste que 900 mètres, soit les 3 dernières bobines.

Discussion avec Béatrice De Pastre, Directrice adjointe du Patrimoine cinématographique et Directrice des collections du CNC

11h45 – L’Aurès
France | 1946 | 25 min. | vof
Réalisation et image : Thérèse Rivière et Germaine Tillion (France)
Production : Musée de l'Homme - Muséum National d'Histoire Naturelle
Film restauré et numérisé par la Direction du Patrimoine Cinématographique du CNC

L'Aurès de Thérèse Rivière et Germaine Tillion 

L'Aurès est un massif montagneux de l'Algérie habité par les Chaouïa. Certains, mi-sédentaires mi-nomades, logent dans des maisons de pierres juchées sur les contreforts, ou sous des tentes, lorsqu'ils accompagnent leurs troupeaux de chèvres aux pâturages. Quand vient la période du nomadisme, les femmes exécutent une danse devant les hommes. Les Chaouïas les plus sédentaires habitent des villages bâtis dans la vallée, autour des oasis. Pendant que les hommes aménagent le cours de l'oued, les femmes, en charge de la maison, effectuent des travaux de poterie et de tissage. Les enfants font l'objet de soins attentifs de la part des parents. La chèvre est une ressource importante pour les Berbères. Les marchés et les fêtes sont l'occasion pour les nomades et les sédentaires de se côtoyer.

Discussion avec Michele Coquet, Directrice de recherche au CNRS, ethnologue et auteure en 2019 de L’Aurès de Thérèse Rivière et Germaine Tillion – Être ethnologue dans l’Algérie des années 1930, Lormont, Le bord de l’eau.

14h00 à 18h00
Du film d’ethnographe au film d’auteur

14h00 – Sigui 1969 : La Caverne de Bongo
France | 1969 | 40 min. | vof
Réalisation : Germaine Dieterlen et Jean Rouch (France)
Production : CFE - Comité du Film Ethnographique, EPHE-Lab. - Laboratoire audiovisuel de l'Ecole Pratiques des Hautes Etudes
Film restauré et numérisé par la Direction du Patrimoine Cinématographique du CNC

La Caverne de Bongo de Germaine Dieterlen et Jean Rouch

La cérémonie du Sigui célébrée tous les soixante ans, pendant sept années consécutives, par les Dogons des villages de la falaise de Bandiagara au Mali, commémore la révélation de la parole aux êtres humains, et la mort et les funérailles du premier ancêtre. En février 1969, troisième année du Sigui, au village de Bongo les préparatifs s’organisent. Le jour de la cérémonie, tous les hommes de moins de soixante ans, costumés, et assis sur les crosses-sièges, attendent la distribution de la bière de mil, symbole de la récolte collective. Groupés autour de l'autel, les anciens appellent à danser. Au son des tambours  le champ de lignage est envahi par les processions serpentines. Ainsi l'ensemble des générations de mâles des quatre villages de Sanga du bas aura célébré le Sigui.

Discussion avec Eric Jolly, Chargé de recherche au CNRS, ethnologue et spécialiste de l’histoire de l’ethnologie.

15h15 – Une histoire de ballon – Lycée 31 : Pékin
France | 1975 | 21 min. | vof
Réalisation : Marceline Loridan Ivens (France) et Joris Ivens (Pays-Bas)
Production Capi Films
Film restauré et numérisé par la Direction du Patrimoine Cinématographique du CNC

Une histoire de ballon – Lycée 31 : Pékin de Marceline Loridan Ivens et Joris Ivens

Un incident est survenu dans le lycée n° 31 de Pékin. Alors que la cloche venait de sonner, un professeur avait donné l'ordre aux élèves d'arrêter de jouer au football, mais l'un d'eux a continué et envoyé le ballon juste au-dessus de sa tête. Le lendemain, est organisée une réunion, dans un esprit d’égalité entre tous les participants, afin de régler le problème. Pour certains, le geste du garçon s'explique par sa passion du jeu. Pour d'autres c'est une faute, il aurait dû respecter la discipline et surmonter sa passion. Le fautif finit par avouer que son acte a été guidé par la rancune ; la veille à l'étude, il n'avait pas supporté les reproches que son professeur lui avait fait à propos de son gobelet oublié. A son tour, l'enseignante reconnaît son attitude et la regrette.

Discussion avec Frédérique Berthet, Maître de conférences à l'université Paris Diderot, Directrice-adjointe du CERILAC et auteure en 2018 de l'essai La voix manquante publié aux éditions P.O.L., prix du Livre du cinéma du CNC.

16h30 – Tarahumaras 78
France | 1978 | 30 min. | vof
Réalisation et production : Raymonde Carasco (France)
Image et montage : Régis Hébraud
Film restauré et numérisé par la Direction du Patrimoine Cinématographique du CNC

Tarahumaras 78 de Raymonde Carasca

À l’ouest du Mexique, le rythme des démarches, les gestes et les postures des Amérindiens Tarahumaras, étymologiquement "au pied qui court", sont ponctués par les peintures pariétales de leurs ancêtres. Au début, les pieds s'enfoncent dans la terre, suivent ses sillons, courent après une boule de bois. Les hommes et les femmes paraissent toujours en mouvement. Ensuite chaque pas se met au service des travaux de constructions et agricoles. Quand ils sont montrés de la tête aux pieds, les corps des Tarahumaras se fondent au paysage minéral et végétal de leur territoire.

17h00 – Cap-Vert, un carnaval dans le Sahel
France | 1979 | 23 min. | vof
Réalisation : Sarah Maldoror (France)
Film restauré et numérisé par la Direction du Patrimoine Cinématographique du CNC

Cap-Vert, un carnaval dans le Sahel de Sarah Maldoror

Suite à son expérience avec les guérillas et les mouvements de décolonisation en Afrique, Sarah Maldoror réalise une série de films sur les pays nouvellement indépendants. Comme approche de l’histoire coloniale et de la culture noire au Cap-Vert, elle choisit de filmer le carnaval, afin de comprendre comment une manifestation populaire renverse les rôles où le dominateur devient le dominé. Du tumulte de la foule et de l’exubérance de la musique émergent les caractéristiques identitaires de la négritude.

Discussion avec Régis Hébraud opérateur et monteur du film Tarahumaras 78 et Annouchka De Andrade, directrice artistique du festival international du Film d’Amiens.

18h00 - 20h00
Table ronde : Cinéma documentaire et chercheuses en sciences humaines et sociales


En présence de quatre anthropologues du CNRS :
Emma Aubin Boltanski
Caroline Bodolec
Barbara Glowczewski
Chowra Makareni

Débat animé par Isabelle Motrot, directrice de la rédaction de Causette