Au début du XXe siècle, l’Anglais John Ernest Williamson invente un tube sous-marin afin de respirer sous l’eau et l’adapte à une cloche de plongée. Ce dispositif qu’il nomme la « photosphère » fait de lui un des pionniers du cinéma sous la mer et lui permet dès 1912 de photographier et de filmer les fonds marins. Deux ans plus tard, John Ernest Williamson fonde aux Bahamas la Submarine Film Corporation. C’est avec cette société qu’il produira The Submarine Eye du réalisateur américain Winthrop Kelley en 1917. Ce moyen métrage qui dure 48 minutes a été restauré par le laboratoire du CNC en collaboration avec la Cinémathèque de Toulouse à partir d’un élément nitrate partiel issu des collections de cette dernière. Un travail de restauration minutieux a été mis en œuvre et a permis de sauver la grande majorité des images du film malgré la décomposition du support nitrate avec le temps. Les cartons manquants ont été reconstruits à partir des intertitres de la Commission de censure de Suède, conservés par l’Institut suédois du film (Svenska Filminstitutet).

Troisième film de la société Submarine Film Corporation, The Submarine Eye est la première fiction à convoquer à la fois l’imaginaire de Jules Verne et les ressorts du film d’aventure classique (ennemis du héros, exploits physiques, histoire d’amour etc.). Il témoigne de la fascination des cinéastes dès le début du septième art pour les profondeurs marines à l’image notamment du Petit Jules Verne de Gaston Velle (Pathé frères – 1907) ou encore de La Fée des grèves de Louis Feuillade (Gaumont – 1909).
The Submarine Eye est disponible pendant un mois.
The Submarine Eye (1917)
Scénaristes : John Ernest Williamson ; George Williamson
Date de sortie en France : 4 avril 1918
Pays de production : États-Unis
Société de production : Submarine Film Corporation
Distributeur en France : Pathé frères