Zoom arrière 2016

Zoom arrière 2016

21 mars 2016
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Histoire(s) de restauration

La thématique de cette édition 2016, la restauration, est devenue désormais un élément incontournable du patrimoine cinématographique. Appuyée par l’arrivée des outils numériques, dopée, accélérée, elle est devenue le point d’orgue d’un patrimoine cinématographique retrouvé.

Zoom arrière permet au public de retrouver des oeuvres restaurées, d'assister à des ciné-concerts, des ciné-goûters, des tables rondes, et enfin, de rencontrer de nombreux invités de prestige, comme Cédric Klapisch, Marie Frappat ou Pascal Greggory.

> Découvrir toute la programmation

Extrait de l'édito de Franck Lubet, responsable de la programmation :

"En décidant de prendre la restauration comme unique thème pour cette dixième édition, nous avons voulu la mettre au défi de la programmation. La libérer de son actualité pour l’embrasser dans son histoire. Parce que l’on peut désormais parler d’une histoire de la restauration comme on parle d’une histoire du cinéma. Marie Frappat nous en dira deux ou trois choses qu’elle sait d’elle. Mais derrière LA restauration, il y a aussi – avant tout – des copies (plus que les films eux-mêmes) qui cachent des histoires dignes d’un roman d’aventures et des négatifs qui recèlent bien des secrets. En choisissant la restauration comme thème unique de cette dixième édition, c’est aussi cette dimension que nous avons voulu révéler. Le romanesque du travail de restauration plutôt que sa seule technicité. La dévier du scientifique pour l’amener sur les rives de l’alchimie. Les gens de cinémathèque sont des explorateurs de pellicule, disait Raymond Borde. Et nul meilleur aventurier que Luciano Berriatúa, véritable archéologue des archives entre Indiana Jones et Champollion, pour nous mener dans des contrées insoupçonnées.

La restauration donc : une histoire, des histoires. Une qui s’écrit, les autres qui se racontent. Peut-on monter une programmation à partir de là ? Pour cela, nous avons invité huit archives européennes à présenter en deux séances chacune des restaurations qui ont été toute une histoire pour elles ou qui tiennent une place à part dans leur histoire. Elles ont répondu à l’appel et ont joué le jeu. Cela donne une programmation hétérogène, éclatée en surface mais riche en profondeur. Une programmation de films restaurés qui ont en commun d’avoir une histoire, d’être une histoire en soi, et finalement des objets cinématographiques uniques plus que des films. Elles présenteront elles-mêmes ces histoires et échangeront autour d’une table ronde sur la place qu’occupe la restauration dans leur travail et dans le paysage cinématographique actuel.

Et pour finir, nous avons placé cette édition sous le patronage d’un petit film oublié. Un film de 1924 d’Édouard Chimot. Un petit film perdu dont on a tiré d’un photogramme le visuel de l’affiche de Zoom Arrière 2016. Il n’en reste plus qu’une douzaine de minutes sauvées d’un nitrate en décomposition issu de nos collections et sauvegardé par le CNC. Il racontait l’histoire d’une veuve empêchée de refaire sa vie avec un autre homme par le fantôme de son mari. Réduit à l’état de fragments et irrémédiablement dégradé dans sa chair, passant du film de fantôme à un état de film fantôme, il est devenu un véritable poème surréaliste. Son titre : Survivre. Tout un programme. Il sera projeté pour la soirée d’ouverture. Un de ses intertitres dit : « Le fantôme du passé détruisait la trompeuse illusion du présent. »"

© Cinémathèque de Toulouse

 

Bande annonce Festival Zoom Arrière 2016 from La Cinémathèque de Toulouse on Vimeo.