Dans le contexte actuel de l’évolution du marché de la salle, le CNC a souhaité améliorer ses soutiens et renforcer ses moyens à destination du maillon le plus à risque de la filière.
« Cette réforme est l’aboutissement d’un long travail de réflexion sur le secteur de la distribution. Les distributeurs des films jouent un rôle essentiel pour l’industrie du cinéma, à deux titres : en amont, ils contribuent au financement des œuvres par des avances accordées aux producteurs ; en aval, ils participent à la rencontre entre le public et les films par les frais d’édition qu’ils engagent à la sortie des films. Cette double responsabilité les amène à partager les retombées des succès aussi bien qu’à subir très directement les conséquences des échecs, et à rendre leur activité très aléatoire.
Ce plan de réforme des aides à la distribution, construit en lien avec les organisations professionnelles, repose sur une vision globale des dispositifs qui bénéficient aux entreprises de ce secteur. Il conduit à une revalorisation du soutien à la distribution par le CNC, à hauteur de 5, 3 M€ environ en année pleine » déclare Gaëtan Bruel, président du CNC.
Gaëtan Bruel tient à remercier Jean-Paul Cluzel, dont la mission de réflexion et de concertation sur la distribution de films a permis d’alimenter les travaux d’élaboration de cette réforme.
Cette réforme des aides à la distribution automatique et sélective poursuit quatre objectifs :
- renforcer le caractère incitatif du soutien automatique à la distribution,
- accompagner la structuration du secteur de la distribution,
- accentuer le lien entre les aides sélectives à la production et à la distribution,
- moderniser les procédures d’examen des demandes d’aide.
Elle s’accompagne d’une hausse conséquente de 5,3 millions d’euros de son budget (+10%), dont 3,3 millions seront alloués au soutien automatique (en année pleine) et 2 millions au soutien sélectif.
Renforcer le caractère incitatif du soutien automatique
La réforme consiste en une double modification du barème de génération du soutien automatique :
- hausse très substantielle de la tranche concernant les films réalisant entre 200 000 et 500 000 entrées (dont le taux de retour passe de 47 % à 73 %),
- déplafonnement du soutien par la création de trois tranches supplémentaires au-delà d’un million d’entrées.
Le nouveau barème permet de mieux récompenser le succès tant des films « du milieu » que des films les plus porteurs, et de redonner au soutien automatique son caractère à la fois industriel et de prime au succès.
Accompagner la structuration du secteur
Avant la réforme, les entreprises de distribution faisant le choix d’internaliser certaines tâches (promotion sur les réseaux sociaux, marketing digital, relations presses…) étaient pénalisées dans la mesure où ces frais internes n’étaient pris en compte ni dans le cadre du soutien automatique, ni dans celui des aides sélectives. Ces frais seront désormais éligibles.
Par souci de cohérence, les dépenses éligibles à l’aide à la structure ont été revues suite à cette modification (aide à la structure qui se trouve ainsi confortée).
Par ailleurs, figure désormais parmi les critères d’examen des demandes d’aides sélectives, la cohérence de la stratégie d’investissement de la société de distribution au regard de sa situation financière.
Accentuer le lien entre les aides sélectives à la production et à la distribution
Désormais, les distributeurs sollicitant l’aide au programme pourront ajouter à leur line-up de films aidés les deuxièmes films de réalisateurs soutenus à l’Avance sur recettes, ainsi que les documentaires soutenus par l’Avance sur recettes ou le Fonds d’aide à l’innovation en documentaire de création (FAI-DOC).
Moderniser les procédures d’examen des demandes d’aide
Cette modernisation se traduit par diverses mesures complémentaires avec notamment la création d’une d’aide aux entreprises de distribution spécifique pour les films jeune public, l’audition des distributeurs candidats à l’aide « au film par film », et la prise en compte de la rémunération des intervenants en salles dans le cadre de la présentation des films au public.