Catherine Deneuve made in USA

Catherine Deneuve made in USA

06 septembre 2019
Cinéma
Folies d'avril
Folies d'avril T.C.D -Jalem Productions-DR

La comédienne préside le jury du Festival du Cinéma Américain de Deauville qui se déroule du 6 au 15 septembre. Retour sur ses rares incursions dans le cinéma et la télé américaines.


Folies d’avril de Stuart Rosenberg (1969)

Alors que mai 68 semble devoir ralentir pour un petit moment l’activité de la production cinéma française, Catherine Deneuve craint cette possible inaction forcée et décide de s’aventurer pour la première fois outre-Atlantique. Devant la caméra de Stuart Rosenberg qui vient de signer Luke la main froide, elle incarne l’épouse d’un ponte de Wall Street, malheureuse en couple, qui tombe amoureuse d’un employé de son mari et décide de tout quitter pour rentrer avec lui à Paris. A ce détail important près que son amant n’a aucune idée de l’identité de son époux. Jack Lemmon - qui partage le haut de l’affiche de cette comédie romantique avec elle - a expressément souhaité sa présence à ses côtés, alors que Shirley MacLaine avait été envisagée pour ce rôle. Catherine Deneuve rentre dans la foulée en Europe où elle enchaîne Tristana de Buñuel et Peau d’âne de Demy.

La Cité des dangers de Robert Aldrich (1975)

Tourner avec le réalisateur de Vera Cruz et Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? ne se refuse pas. Alors Catherine Deneuve décide de passer outre la réputation du cinéaste, décrit comme particulièrement dur avec la gent féminine. Avec raison car avec elle, il n’en sera rien. Mieux même, celle qui n’a jamais fait de théâtre expérimente pour la première fois sous sa direction le travail de répétitions avant un tournage. A l’écran, elle incarne la colocataire d’une stripteaseuse dont un flic (Burt Reynolds) tente de trouver le meurtrier. Un rôle de prostituée comme dans le Belle de jour de Buñuel. Tourné pour 3 millions de dollars, La Cité des dangers en rapporte le triple sur le sol américain.

Les Prédateurs de Tony Scott (1983)

Voilà le point d’orgue de la carrière américaine de Catherine Deneuve, même s’il s’agit d’une co-production britannique. L’adaptation d’un roman de Whitley Strieber où elle incarne une femme vampire possédant les dons de l’immortalité et de l’éternelle jeunesse, en couple depuis 300 ans avec un compagnon (David Bowie) soudain frappé d’un processus accéléré de vieillissement. Dans la foulée du succès de Pink Floyd-The Wall, Alan Parker est le premier envisagé pour le réaliser mais le cinéaste pousse le producteur Richard Shepherd (Diamants sur canapé) à donner sa chance à un quasi quadragénaire venu de la pub : Tony Scott. Celui-ci fait donc ses premiers pas au cinéma avec ce film qui, reçu fraîchement à Cannes puis lors de sa sortie, acquiert une réputation culte au fil du temps. Notamment pour une scène d’amour saphique entre Catherine Deneuve et Susan Sarandon qui joue une docteur spécialisée dans les mécanismes du vieillissement.

 

D’Artagnan de Peter Hyams (2001)

Le mélange des genres dans toute sa splendeur. Spécialisé dans les films de science-fiction (Outland) et d’action (Timecop avec Jean-Claude Van Damme), Peter Hyams porte à l’écran l’œuvre d’Alexandre Dumas et choisit d’en faire un western d’art martial, aidé pour les chorégraphies des combats par Xiong Xin-xin (responsable des cascades et doublure de Jet Li sur Il était une fois en Chine de Tsui Hark) ! Et le casting se révèle tout aussi hétéroclite. Face à Justin Chambers (le futur Alex Karev de Grey’s Anatomy), Mena Suvari (American pie), Tim Roth ou Jean-Pierre Castaldi, Catherine Deneuve, grande fan des films de cape et d’épée comme spectatrice, incarne la Reine. Un emploi qu’elle tient cette même année dans la libre adaptation du Petit Poucet par Olivier Dahan.

 

Nip/Tuck de Charles Haid (2006)

Accro aux séries américaines, Catherine Deneuve avouait avoir eu au départ du mal à se plonger dans les aventures de ces deux chirurgiens esthétiques de Miami. Un peu trop gores à son goût. Puis, au fil des épisodes, elle finit par se laisser convaincre et ne se fait donc pas prier pour participer à sa saison 4 dans le rôle singulier d’une veuve… qui se fait implanter les cendre de son défunt mari dans ses prothèses mammaires. Un personnage imaginé pour elle par son créateur Ryan Murphy qui la considère comme une légende.