En 2022, les ventes de programmes audiovisuels français s’élèvent à un niveau jamais atteint de 214,8 M€, une hausse de 15,4 % par rapport à 2021 et de 4,7 % par rapport à 2017, précédent record. Cette forte augmentation s’explique par l’attractivité croissante des programmes français à l’international et un contexte plus porteur avec des effets de la crise sanitaire qui se sont peu à peu résorbés et la reprise des marchés professionnels.
Cependant, le montant global de l’exportation de programmes audiovisuels français, en incluant les ventes, les préventes et les apports en coproduction, diminue de 15,0 % par rapport à l’année record de 2021 pour s’établir à 319,6 M€. Ce recul s’explique par une baisse des préventes étrangères (-50,3 % par rapport à 2021) et des apports en coproduction (-38,4 % par rapport à 2021) après une année 2021 au plus haut.
Forte reprise des ventes internationales en 2022
Portées par une conjoncture favorable avec l’arrivée sur le marché de programmes forts et quelques ventes exceptionnelles en fiction à des plateformes mondiales pour des montants très importants, les ventes internationales atteignent donc un très haut niveau cette année (214,8 M€).
Ces chiffres reflètent la qualité et la diversité des œuvres audiovisuelles françaises dans tous les genres, qui séduisent de plus en plus le marché international. Le chiffre d’affaires issu spécifiquement de l’exploitation des programmes français sur les plateformes à l’étranger continue de croître et représente 43,1 % des recettes d’exportation en 2022 (33,5 % en 2021 et 4,6 % en 2013).
Les diffuseurs linéaires (chaînes de télévision) restent néanmoins les premiers acheteurs de programmes audiovisuels français : les droits TV représentent 49,1 % de l’ensemble des ventes de programmes en 2022, une part stable par rapport à 2021 (49,8 %) mais en nette baisse sur 10 ans (84,1 % en 2013).
Des ventes records pour la fiction et le documentaire
Dans le détail, la fiction française atteint en 2022 son plus haut niveau historique avec 80,7 M€ de ventes, soit une hausse de 40,9 % par rapport à 2021, et devient le premier genre à l’export pour la première fois depuis 1999, début du suivi statistique de l’export par genre, avec 37,6 % des ventes totales.
La vente de séries ambitieuses et innovantes dans une grande diversité de genres (séries historiques, jeunes adultes, fictions portées par des héroïnes…), comme HPI, Marie-Antoinette, Chair Tendre ou Vortex ; et la poursuite du succès des séries procédurales françaises, telles que Tandem, Tropiques Criminels ou Astrid et Raphaëlle, expliquent le succès de la fiction française à l’international.
Le documentaire enregistre également une année 2022 en fort rebond après une année 2021 compliquée (+32,1 %) pour atteindre 48,6 M€ de ventes internationales. Les effets de la crise sanitaire, notamment les retards de livraison, se sont progressivement résorbés.
La qualité et la diversité de la production documentaire française, reconnue notamment à l’international dans les genres phares que sont l’histoire, l’investigation et la nature / l’animalier, ont permis aux œuvres de circuler très largement. En témoigne les succès de La Story Zelensky, Constructions animales ou encore Planète archéologie.
Les ventes d’animation reculent, pour la deuxième année consécutive, et s’établissent à 57,6 M€ en 2022 (-5,3 % par rapport à 2021). Si les programmes d’animation français continuent de circuler dans le monde, avec notamment Miraculous - les aventures de Ladybug et Chat Noir, Les Contes de Lupin ou Edmond et Lucy ; et qu’ils bénéficient d’un haut niveau de reconnaissance, en particulier dans les séries préscolaires, l’exportation de programmes d’animation est dans un cycle bas, lié en particulier à la baisse des ventes de droits monde, qui avaient atteint d’excellents niveaux ces dernières années.
Une répartition géographique des ventes globalement stable avec une hausse des droits monde
La répartition géographique des ventes de programmes français est sensiblement la même qu’en 2021. L’Europe de l’Ouest reste la première région d’achat de ces programmes à 87,3 M€ (+8,4 % par rapport à 2021) et représente 40,7 % des recettes mondiales, soit le plus faible niveau jamais enregistré. Cette baisse continue de la part de marché de l’Europe de l’Ouest depuis 10 ans s’explique par la forte hausse des ventes de droits monde. L’Amérique du Nord arrive en deuxième position avec 29,1 M€ (+24,5 % et 13,5 % de part de marché), suivie par la zone Asie / Océanie à 16,5 M€ (+11,6 % et 7,7 % de PdM). Enfin, les achats venant de l’Europe centrale et orientale s’établissent à 10,2 M€ (soit 4,7 % de PdM).
Pour la première fois, les Etats-Unis sont le premier territoire d’export des programmes audiovisuels français avec 19,2 M€ de ventes grâce à quelques ventes exceptionnelles, dont celle du format de HPI. L’Allemagne est le deuxième pays à acheter des programmes français pour un montant de 14,2 M€, suivie de la Grande-Bretagne à hauteur de 14,1 M€.
L’année 2022 voit une très forte hausse des ventes de droits monde, en particulier en fiction, qui atteignent 57,9 M€ (+40,7 % par rapport à 2021), soit un nouveau record historique. Les ventes de droits monde représentent 27,0 % du total (+4,8 points en un an) des ventes. Cette évolution repose cependant sur quelques contrats à des montants très significatifs et pourrait n’être que conjoncturelle, les plateformes rationalisant de plus en plus leurs investissements et privilégiant les acquisitions ciblées sur quelques territoires.
Les préventes étrangères et les apports de coproduction en forte baisse
Après une année record en 2021, les préventes étrangères de programmes audiovisuels français reculent de 50,3 % en 2022 et s’établissent à 50,5 M€. En fiction, les préventes s’établissent à 19,6 M€ (-57,0 % par rapport à 2021). Le genre capte 38,8 % des préventes étrangères de programmes audiovisuels français en 2022, une part qui reste à un haut niveau (31,7 % en moyenne sur les dix dernières années). Les préventes étrangères de programmes français d’animation diminuent également (-56,2 %) à 20,6 M€ après deux années à des niveaux très élevés (plus de 45 M€). Le genre capte toujours la majeure partie des préventes (40,8 % du total).
Les apports étrangers en coproduction dans la production française sont également en baisse de 38,4 % à 54,4 M€ en 2022. En animation, les investissements en coproduction reculent de 46,5 % à 23,6 M€, tandis qu’ils chutent de 50,3 % à 13,4 M€ en fiction. Ils sont néanmoins stables en documentaire (+2,5 %) à 15,6 M€.