En effet, si la France occupe une place unique, sur le plan mondial, en matière d’éducation au cinéma et à l’image, cette politique publique se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins.
Pensée à l’origine pour transmettre la cinéphilie, initier les jeunes à la diversité du cinéma et développer l’esprit critique des élèves – tout en offrant un cadre pour leur permettre d’aborder des sujets de société en lien avec les valeurs portées par l’École –, l’éducation au cinéma et à l’image est désormais appelée à évoluer. Elle doit en effet prendre en compte de nouveaux enjeux liés à l’impact des écrans : sur la santé mentale et physique des enfants, mais aussi sur la cohésion sociale et la vie démocratique, ou encore sur la destruction de valeur économique résultant de la captation de l’attention.
Au cœur de l’éducation au cinéma et à l’image en France se trouve le dispositif Ma classe au cinéma, créé il y a plus de 30 ans et toujours unique au monde puisqu’il permet chaque année à près de 2 millions d’élèves, et d’apprentis de découvrir la richesse de l’univers cinématographique, avec un accompagnement pédagogique. Il mobilise 80 000 enseignants volontaires de tous niveaux et 1 700 salles de cinéma dans toute la France.
Le rapport Offrir une éducation au cinéma et à l’image de qualité, publié le 8 septembre dernier, faisait état des réussites de ce dispositif, largement plébiscité par les élèves, mais aussi de ses fragilités intrinsèques et des nouveaux défis auxquels il est confronté.
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C’est pourquoi, sur la base de ce rapport dont l’élaboration avait donné lieu à une très large concertation de tous les partenaires nationaux et locaux de Ma classe au cinéma, les deux ministres ont annoncé une série de 15 mesures en quatre axes afin de refonder l’éducation au cinéma et à l’image :
- Inscrire l’éducation au cinéma et à l’image dans la scolarité de tous les élèves et faire du cinéma un trait d’union entre l’élève, sa famille et le périscolaire ;
- Donner un nouvel élan à Ma classe au cinéma ;
- Renforcer la formation des acteurs de l’éducation à l’image ;
- Diversifier les dispositifs d’éducation à l’image.
Édouard GEFFRAY, ministre de l’Éducation nationale, déclare : « À l’heure où les jeunes sont surexposés aux écrans, l’éducation au cinéma et à l’image est une nécessité absolue. Permettre à nos élèves de voir régulièrement des films en salle dans un cadre scolaire, c’est leur permettre de vivre une expérience esthétique, éducative et sociale. C’est développer leur esprit critique et leurs capacités d’attention. C’est pourquoi, avec l’ensemble des partenaires nationaux et territoriaux, nous souhaitons développer Ma classe au cinéma, dispositif unique au monde par le nombre d’élèves et de professeurs concernés. Parce que le grand écran constitue un antidote de qualité à la surconsommation des petits écrans ».
Rachida DATI, ministre de la Culture, déclare : « Le grand paradoxe, c’est que nous n’avons jamais passé autant de temps devant nos écrans, mais nous regardons de moins en moins d’œuvres. Les œuvres de cinéma sont précisément la réponse. Elles demandent de l’attention, développent la concentration. Elles nous élèvent, nous marquent, nourrissent des références partagées. C’est de cette conviction qu’est née la proposition que nous faisons ensemble aujourd’hui : éduquer les regards dès le plus jeune âge. »


