3 questions à Thierry Marx

3 questions à Thierry Marx

12 mars 2019
Cinéma
Thierry Marx
Thierry Marx Photo Mathilde de l’Ecotais
Le chef plusieurs fois étoilé nous livre ses coups de cœur cinéma.

Quel est le dernier film que vous avez vu ?

La dernière fois que je suis allé au cinéma, c’était pour voir La Mule de Clint Eastwood, que j’ai pu voir en avant-première. Je suis un inconditionnel d’Eastwood, le héros de mon adolescence. Ma fascination a commencé avec les inspecteurs Harry et puis j’ai découvert ses westerns en tant que metteur en scène. Je suis son travail depuis longtemps avec beaucoup de délice. Pour revenir à La Mule, j’ai vraiment aimé : le film porte une signature très eastwoodienne. C’est peut-être un Clint Eastwood moins bon, mais je lui pardonne. Inconditionnel, je vous dis !

Quels sont vos films préférés ?

L’un des films que j’adore revoir et décortiquer, c’est Après la pluie, de Akira Kurosawa. Il n’a pas eu le temps de le finir et c’est son assistant, Takashi Koizumi, qui l’a terminé après sa mort (et qui le signera ndlr). J’adore Kurosawa, dont j’ai vu et revu tous les films. L’identité samouraï, le code du Bushido, le théâtre Nô…  En somme, tout ce que l’on retrouve dans Kagemusha, l’ombre du guerrier. J’ai toujours trouvé ça fort. Très, très fort. Les films de Yasujirô Ozu m’ont beaucoup ému également. Je n’ai pas forcément de films préférés, je fonctionne par réalisateur. Par exemple, j’adore aussi Michel Audiard, les films dont il a signé les dialogues : Un Taxi pour Tobrouk, Le Gentleman d’Epsom, Archimède le clochard…. Tous ces films que je vois et revois parce que le texte est puissant. Et puis il y a sans doute aussi la nostalgie des quartiers où j’ai vécu. J’aime aussi énormément Un Prophète, de son fils Jacques Audiard. Moi qui travaille souvent avec des gens privés de liberté, je l’ai trouvé juste. Quand ce film est sorti, il était d’une vérité brutale, qui m’a beaucoup ému. Il fait partie de ces films qui vous font prendre conscience de l’importance du cinéma.  

Le cinéma et la télévision représentent-ils bien votre univers professionnel ?

Oui, et en général cela suscite même des vocations. C’est souvent assez crédible, car beaucoup d’acteurs sont coachés. Je l’ai moi-même fait parfois : j’ai coaché Clovis Cornillac pour la série Chefs. Il y a quelques années, on racontait peu d’histoires de chefs étoilés. Mais aujourd’hui, c’est à la mode. Je pense que la cuisine est un environnement fictionnel intéressant. Vous savez, c’est du lien social, la cuisine.  C’est de la bienveillance, l’amour partagé de certaines valeurs et de certains codes. Je trouve qu’il y a beaucoup de poésie dans la cuisine. En tout cas, elle se marie bien avec le cinéma et les séries.