Carole Bouquet, Béla Tarr, J-Horror... un riche programme pour Toute la mémoire du monde à la Cinémathèque française

Carole Bouquet, Béla Tarr, J-Horror... un riche programme pour Toute la mémoire du monde à la Cinémathèque française

Carole Bouquet dans « Cet obscur objet du désir » de Luis Buñuel.
Carole Bouquet dans « Cet obscur objet du désir » de Luis Buñuel. Carlotta Films
Carole Bouquet succède à Isabella Rossellini en tant que marraine de cette 9e édition du festival international du film restauré, qui se tiendra du 30 mars au 3 avril 2022 à la Cinémathèque française et dans plusieurs cinémas parisiens.

Après une année blanche, Toute la mémoire du monde fait son grand retour à la Cinémathèque française en mettant Carole Bouquet à l’honneur. La marraine de cette édition ouvrira le 9e festival du film restauré avec une présentation de Cet obscur objet du désir (1977), ultime long métrage de Luis Buñuel. Un classique du surréalisme, irradié par la présence et de la beauté désarçonnante de Carole Bouquet dans son premier rôle de cinéma. Les spectateurs pourront revisiter sa carrière en cinq autres films, notamment son rôle de femme trompée dans Trop belle pour toi (1988) de Bertrand Blier et sa partition dans le road-movie Double Messieurs (1984) de Jean-François Stévenin. Le cinéaste hongrois Béla Tarr succèdera quant à lui à Philip Kaufman en tant qu'invité d'honneur de cette grande messe du patrimoine cinématographique. L'occasion de découvrir son approche contemplative et sa maestria dans l'art de capturer la beauté de paysages dévastés (Damnation, Le Cheval de Turin). Le maître du monochrome disposera d'une carte blanche afin de montrer trois de ses films de cœur dans l'enceinte du Reflet Médicis : Les Sans-Espoir (1965) de Miklós Jancsó, Twilight (1990) de György Fehér et les pérégrinations de trois émigrés hongrois au crépuscule de la Guerre de Sécession, American Torso (1975) de Gábor Bódy.


Cette 9e édition de Toute la mémoire du monde rendra également hommage au metteur en scène André Antoine, d’abord connu pour ses contributions théâtrales mais également un réalisateur important dans la France des années 1910-1920. Les curieux pourront admirer sept de ses réalisations en version restaurée, dont L'Arlésienne (1922) - adaptation du roman éponyme d'Alphonse Daudet -, ou encore son film de procès oscillant entre la vitalité des décors naturels et la dimension scénique du tribunal, Le Coupable (1917). La Cinémathèque française ressortira aussi plusieurs raretés de ses tiroirs, à l'instar du théâtre filmé selon Jean Douchet (La Servante aimante, 1994) et de deux incursions de Chris Marker en territoire russe (On vous parle de Prague : Le deuxième procès d'Artur London, Voyage à Moscou (Rushes)).

Bal des fantômes

Au sein de ce programme gargantuesque de films restaurés, les cinéphiles pourront aussi découvrir l'œuvre séminale de Wong Kar-wai, As Tears Go By (1988), la réflexion malicieuse d'Orson Welles sur la vérité à l'écran, F for Fake (1973) et l'un des films fondateurs de la blaxploitation, Sweet Sweetback's Baadasssss Song (1971) de Melvin Van Peebles. Les amateurs de fantômes en auront aussi pour leur argent avec la nuit Japan Horror du 2 avril. Une nocturne sous le signe de l'épouvante avec deux films d'Hideo Nakata (Ring, Dark Water), mais aussi Inunaki : Le Village oublié (2019) de Takashi Shimizu, sans oublier le revenge movie aussi féministe que gore de Takashi Miike, Audition (1999). Et ce n'est que gratter la surface de l’offre pléthorique que propose le festival Toute la mémoire du monde, organisé du 30 mars au 4 avril prochains.


Enfin, pour les curieux ou les étudiants et chercheurs, se tiendra, en parallèle des projections, le mercredi 30 mars, une Journée d'études internationale autour des « Nouvelles approches de la restauration du cinéma muet ». Parmi les intervenants, s’exprimeront, entre autres, Simon Cloquet, musicien ayant participé à la restauration du Napoléon (1927) d’Abel Gance et Béatrice de Pastre, directrice adjointe du patrimoine cinématographique au CNC, sur les soutiens du CNC au cinéma muet et le bilan du plan numérisation. Tandis qu’auront aussi lieu des tables rondes sur des questions aussi complexes (« comment porter le cinéma muet au grand public ? » et la stratégie à adopter par les détenteurs de catalogues), que précises (le processus de restauration des films d'André Antoine).