Disparition du réalisateur Jacques Drouin

Disparition du réalisateur Jacques Drouin

01 septembre 2021
Cinéma
Jacques Drouin et Justine Vuylsteker sur le tournage du court métrage Etreintes en 2017 © CNC - CICLIC
Jacques Drouin et Justine Vuylsteker sur le tournage du court métrage "Etreintes" en 2017 CNC - CICLIC
Récompensé de 18 prix internationaux pour son film Le Paysagiste (1976), le réalisateur Jacques Drouin s’est éteint le 28 août dernier dans sa demeure de Kamouraska (Québec).

Conquis dès 1973 par le NEC - l’écran d’épingles de l’Office National du Film du Canada construit par Alexandre Alexeïeff et Claire Parker - il a consacré toute sa carrière à ce qu’il appelait la « machine à rêver ». Chaque film a été pour lui l'occasion d'explorer de nouvelles possibilités de l'instrument. C'est ainsi qu'il incorpore la couleur et utilise le mélange des techniques dans L’Heure des anges (1986) ou qu’il aborde l’écran d’épingles comme une sculpture dans son film Empreintes (2004).

Il est resté pendant une trentaine d’années le seul dépositaire de cette technique d’animation unique au monde, avant de passer le relais à la réalisatrice Michèle Lemieux. C’est grâce à son amour pour l’instrument et son expertise en la matière que Jacques Drouin a procédé en 2007 à une première restauration des écrans d’épingles conservés par le CNC.

Jacques Drouin au Fort de Saint-Cyr en 2007 Marina Féodoroff

Son soutien a également été déterminant en 2012 lors de l’achat par le CNC de l’Epinette, dernier écran construit par Alexeïeff et Parker et dont il a accompagné avec bienveillance la renaissance, auprès des 8 réalisateurs français initiés à la technique par Michèle Lemieux. Il a pu ainsi apporter ses conseils précieux à Justine Vuylsteker, pour l’écriture de son court métrage Etreintes - premier film conçu en France entièrement sur l'Epinette, à Nicolas Liguori ou Clémence Bouchereau actuellement en tournage de La Saison pourpre sur l’écran d’épingles du CNC.

Je ne suis déjà plus le seul “héritier” d’Alexandre Alexeïeff et Claire Parker. Les prochains auront la responsabilité de propager le génie des inventeurs mais c’est en utilisant cette technique qu’ils empêcheront l’écran d’épingles d’être enfermé dans le Cabinet des curiosités.
Jacques Drouin dans Alexeïeff / Parker – Montreurs d’ombres, Edition de l’œil / Musée-Château d’Annecy, 2015

 

 

Le paysagiste, Jacques Drouin, offert par l'Office national du film du Canada