Fondé en 1982 par le cinéaste et ethnologue Jean Rouch, le Festival international du même nom présente chaque année à Paris plus de 70 documentaires qui explorent les relations des humains au monde vivant, les questions de migration et le patrimoine culturel immatériel. Soutenue par le CNC et organisée par le Comité du Film Ethnographique, la manifestation lancera son coup d’envoi le 8 mai au musée du Quai Branly en présence de la réalisatrice Danielle Arbid, marraine de cette 44e édition, qui projettera sa série documentaire Conversation de Salon.
Divisée en trois sections, la compétition propose une trentaine de films documentaires réalisés par des cinéastes émergents ou confirmés du monde entier afin de rendre compte de la diversité des récits cinématographiques. Quatre productions et coproductions françaises font partie de la Compétition internationale : Another Home de Frankie Sin (La Fabrica Nocturna Cinéma), la production franco-belge Rashid, l’enfant de Sinjar réalisée par Jasna Krajinovic (Alter Ego Production), le film français Save Our Souls de Jean-Baptiste Bonnet (Habilis Productions), et Songs of Slow Burning Earth d’Olha Zhurba, coproduction entre l’Ukraine, le Danemark, la Suède et la France. Le Focus annuel sur l’environnement se compose de son côté de six films, dont Stoned d’Emmanuel Grimaud et Stéphane Rennesson (La Bête). Enfin, la troisième section s’articule autour de la thématique « Prises de parole » avec les productions françaises Aider au Quotidien - Faire, faire avec, faire faire de Pascal Cesaro (laboratoire PRISM), Hors Sujet d’Antoine de Mena (autoproduit), À nos jardins de Samuel Dijoux (autoproduit), ou encore le film franco-italien Mourir à Palerme de Caterina Pasqualino.
Parallèlement à la sélection officielle, plusieurs programmes thématiques dédiés au patrimoine cinématographique et à la création documentaire contemporaine sont proposés au public. Jeannette Paillán, l’une des premières réalisatrices mapuches, présentera le focus « Réels et imaginaires autochtones – Mapuche Fillke Aukiñ Mlelu | Multiples voix qui résonnent ». Neuf projections ainsi que des rencontres éclaireront la richesse de la cosmovision mapuche. Le volet « Cinéastes en devenir » permettra de mettre en lumière les œuvres des étudiants du Master Cinéma documentaire et anthropologie visuelle de l’Université Paris Nanterre et du Master Écritures documentaires, recherche et création au cinéma d’Aix-Marseille Université.
Deux cartes blanches rythmeront la programmation : l’une à la SACRe, une formation de recherche-création en arts et sciences sociales au sein de l’Université PSL qui présentera certains de ses récents travaux lors de rencontres et discussions avec les jeunes chercheurs qui y travaillent ; et l’autre à Jean Gaumy sur le cinéma maritime et ses influences. Le photographe, cinéaste, et peintre de marine partagera quelques films de sa cinémathèque personnelle tout en évoquant ses expériences. Une séance spéciale GREC, Groupe de Recherche et d'Essais Cinématographiques soutenu par le CNC, sera également organisée le 21 mai.
Enfin, des Ateliers création-recherche seront l’occasion d’échanger autour de la rencontre entre sciences humaines et cinéma documentaire avec des professionnels du cinéma. La projection de L’Effet Bahamas d’Hélène Crouzillat sera par exemple suivie de l’atelier « Démontage d’un montage », l’occasion pour la réalisatrice et sa monteuse Marie Tavernier de revenir en profondeur sur les enjeux du montage du film.