Fritz Lang, le « Maître des ténèbres » à la Cinémathèque française

Fritz Lang, le « Maître des ténèbres » à la Cinémathèque française

19 janvier 2023
Cinéma
« M le maudit » de Fritz Lang.
« M le maudit » de Fritz Lang. Criterion

Considéré comme l'un des monstres sacrés du septième art, le cinéaste célèbre pour ses films comme Metropolis, M le maudit et J'ai le droit de vivre, fait l'objet d'une riche rétrospective à la Cinémathèque française jusqu'au 13 février.


Après avoir rendu hommage au génie de F.W Murnau en début d'année dernière, la Cinémathèque française s'attaque à un autre monument du cinéma germanique : Fritz Lang. L'institution parisienne accorde une rétrospective à l'illustre metteur en scène d'origine austro-hongroise (il sera naturalisé américain en 1935), maître incontesté du film noir et auteur de chefs-d'œuvre comme Le Testament du docteur Mabuse (1933) et M le maudit (1931). Ce cycle offre l’opportunité de découvrir ses premiers films muets réalisés en Allemagne tels que La Statue qui marche (1920), œuvre d’inspiration mystique, et Cœurs en lutte (1921), adaptation théâtrale sur fond de drame conjugal où un spéculateur boursier, soucieux d'offrir un bijou de valeur à sa femme, sillonne incognito les bas-fonds de la ville. Autre adaptation, celle de Madame Butterfly de Giacomo Puccini dans Harakiri (1919), une œuvre visuellement foisonnante inspirée du japonisme et des toiles de Klimt. L'un des grands évènements de cette rétrospective aura lieu le dimanche 29 janvier avec la projection des deux parties de la saga des Nibelungen (La Mort de Siegfried et La Vengeance de Kriemhild, 1924) en ciné-concert. Pour cette soirée de gala, le diptyque monumental de Lang sera sublimé par un accompagnement musical des élèves de la classe d'improvisation de Jean-François Zygel.

 

Les spectateurs pourront également (re)découvrir les premiers longs métrages de sa période américaine, notamment Furie (1936), un plaidoyer contre la justice sauvage porté par Spencer Tracy et Sylvia Sidney, et J'ai le droit de vivre (1937), matrice du film noir sur la cavale d'Eddie Taylor (Henry Fonda), condamné à fuir avec sa femme et son enfant pour un crime qu'il n'a pas commis. Cinéaste stakhanoviste, Fritz Lang a réalisé plus de 40 longs métrages au cours de sa carrière, du film d'espionnage (Cape et poignard, 1946) au western (Les Pionniers de la Western Union, 1941), en passant par le film d'aventure avec Les Contrebandiers de Moonfleet (1955). Ce long métrage tardif signe le retour de Fritz Lang dans les studios de la MGM et conte l'histoire de John Mohune, un jeune orphelin placé sous tutelle chez le gentleman cambrioleur Jeremy Fox. La rétrospective prendra fin le 13 février avec la projection du Retour de Frank James (1940), réappropriation du mythe de Jesse James avec Henry Fonda et Gene Tierney qui marque le passage de Fritz Lang à la couleur.