L'acteur André Wilms, mémorable père de famille dans « La Vie est un long fleuve tranquille », s'est éteint

L'acteur André Wilms, mémorable père de famille dans « La Vie est un long fleuve tranquille », s'est éteint

10 février 2022
Cinéma
André Wils tourne son dernier film pour le cinéaste finlandais Aki Kaurismäki en 2011 avec « Le Havre ».
André Wils tourne son dernier film pour le cinéaste finlandais Aki Kaurismäki en 2011 avec « Le Havre ». Pyramide distribution
Comédien fétiche du cinéaste Aki Kaurismäki, pour qui il tournera quatre fois, mais aussi grand homme de théâtre, André Wilms a disparu mercredi 9 février à l'âge de 74 ans. 

Il était connu pour ses rôles chez Aki Kaurismäki dans les années 90 et pour avoir campé le père de la famille catho dans le grinçant La Vie est un long fleuve tranquille (1988) d'Étienne Chatiliez. L'acteur français André Wilms, également homme de scène et metteur en scène de théâtre, s'est éteint mercredi 9 février à 74 ans. Après des débuts comme cintrier au Théâtre Sorano de Toulouse, il monte à Paris avec pour rêve de monter lui-même sur les planches. Il travaille sous la direction de Klaus Michael Grüber ou encore André Engel, avant de se tourner vers le cinéma au début des années 1980. André Wilms enchaîne deux petits rôles chez Laurent Heynemann (Il faut tuer Birgitt Haas,1981 et Stella, 1983), puis une petite partition dans Le Tartuffe (1984) de Gérard Depardieu. Mais c'est dans La Vie est un long fleuve tranquille (1988) qu'il se fait vraiment remarquer pour son rôle de Jean, chef de famille de la tribu bourgeoise des Le Quesnoy. Il rencontre ensuite le réalisateur finlandais Aki Kaurismäki, pour qui il interprète Marcel, un poète français sans-le-sou, dans La Vie de bohème (1992).

Ce rôle majeur marque le début d'une fructueuse collaboration entre les deux hommes, qui tourneront encore trois fois ensemble. Il se fondra en agent de la CIA pour Les Leningrad Cowboys rencontrent Moïse (1994) puis en tenancier de maison close dans Juha, en 1999. La paire ne se reformera ensuite que 15 ans plus tard pour le très remarqué Le Havre, Prix FIPRESCI de la Critique internationale au Festival de Cannes 2011. André Wilms y endosse le rôle du bien-nommé Marcel Marx, un ex-écrivain désormais cireur de chaussures, déterminé à cacher un jeune migrant des rafles de la police et à l'aider à rejoindre les rivages anglais. Dernièrement, il était apparu dans Le Sel des larmes (2020) de Philippe Garrel et avait prêté sa voix au documentaire primé à la Berlinale, Irradiés, de Rithy Panh.