Le festival Cinélatino de Toulouse consacre une rétrospective au réalisateur chilien Patricio Guzmán

Le festival Cinélatino de Toulouse consacre une rétrospective au réalisateur chilien Patricio Guzmán

17 mars 2022
Cinéma
« La Bataille du Chili » de Patricio Guzmán.
« La Bataille du Chili » de Patricio Guzmán. Atacama Productions
Organisé du 25 mars au 3 avril, Cinélatino, l'événement toulousain dédié aux productions latino-américaines reviendra, en marge des compétitions habituelles, sur la filmographie du documentariste engagé Patricio Guzmán (La Bataille du Chili, Nostalgie de la lumière).

C'est un monument du cinéma chilien qui fera le déplacement à Toulouse. Le cinéaste et documentariste Patricio Guzmán graciera la 34e édition du festival Cinélatino de sa présence à l'occasion d'une large rétrospective de son œuvre. Depuis le début des années 70, le réalisateur illustre et commente l'histoire de son pays, secoué par le coup d'État de 1973 et la dictature de Pinochet. Un événement traumatique pour le peuple chilien retracé dans sa trilogie La Bataille du Chili (L'insurrection de la bourgeoisie, Le Coup d'État militaire, Le Pouvoir populaire), réalisée entre 1975 et 1979. Cinélatino s'ouvrira le 25 mars prochain avec la projection de son documentaire Salvador Allende (2004) qui explore l'intimité de cette figure populaire et démocratique. L'autre temps fort de cet hommage sera la diffusion de son documentaire astronomique Nostalgie de la lumière (2010), suivi d'une discussion entre Patricio Guzmán et l'historien Clément Puget, ainsi que l'astrophysicien Thierry Contini. Cet entretien croisé permettra d'aborder les dimensions historiques et scientifiques de sa riche filmographie.

Le festival poursuivra son hommage au patrimoine cinématographique d'Amérique latine avec la diffusion de Juliana (1989) de Fernando Espinoza et de l'un des films majeurs de la période mexicaine de Luis Buñuel, La Vie criminelle d'Archibald de la Cruz (1955). Cette édition célébrera aussi les vingt ans du dispositif Cinéma en Construction, initiative pionnière « d’accompagnement de longs-métrages latino-américains à l’étape de leur post-production ». Parmi les longs métrages ayant reçu cette aide, les festivaliers pourront voir Ixcanul (2015) du Guatémaltèque Jayro Bustamante ou encore le très récent Nudo mixteco : Trois destins de femmes (2021) d'Angeles Cruz, présenté par l'universitaire Jules Falquet. Au-delà de ces reprises, Cinélatino organisera ses traditionnelles compétitions de longs métrages. Du côté fiction, le cinéaste indépendant Miguel Coyula viendra présenter Corazón azul (Cœur bleu), conte fantastique sur fond d'expérimentations génétiques par le régime de Fidel Castro. On remarquera également la présence de Joan Gómez Endara pour El árbol rojo et de Mariano Cócolo pour son film sur les petits paysans andins broyés par le système, La calma. La compétition documentaire sera quant à elle marquée par la sélection de Pele de Marcos Pimentel, fresque silencieuse sur le street art comme outil de désobéissance face à la politique de Jair Bolsonaro.