Lumière sur le film documentaire aux États généraux de Lussas

Lumière sur le film documentaire aux États généraux de Lussas

18 août 2022
Cinéma
Visuel de la 34e édition des États généraux du film documentaire
Visuel de la 34e édition des États généraux du film documentaire de Lussas

Organisée du 21 au 27 août dans la ville ardéchoise, la 34eédition des États généraux du film documentaire, rendez-vous majeur du secteur depuis trente-trois ans, est le théâtre de nombreuses projections et ateliers divers, dont deux organisés par le CNC.


Depuis leur création en 1989, les États généraux du film documentaire ont transformé le village ardéchois de Lussas en un lieu incontournable du paysage cinématographique et audiovisuel français. Ce festival non-compétitif s’organise autour de trois axes : les séminaires pour « penser » la création documentaire, les rencontres professionnelles et les programmations de films qui permettent de (re) découvrir des œuvres d’auteurs, des filmographies ou encore le cinéma documentaire d’un pays. Pour sa 34ème édition, le rendez-vous culturel chapeauté par l'association Ardèche Images engage un travail de retour sur l’Histoire à travers deux séminaires. D’abord, l’atelier « Gênes 2001 : Une mémoire de l'avenir », qui revient sur la tragédie du contre-sommet du G8 – la mort d'un jeune militant altermondialiste tué par un projectile tiré par un policier –, permettra d’explorer les récits qui ont émergé de ce basculement dans la violence et les images qui l'ont documenté. Les discussions seront alimentées par la projection de plusieurs films auscultant les questions de la révolte et de la violence étatique, comme Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (1970) du réalisateur italien Elio Petri ou encore Toute une nuit sans savoir (2021) de la cinéaste indienne Payal Kapadia. Intitulé « Du politique au poétique », le deuxième séminaire de cette édition est consacré au cinéma documentaire qui s’affranchit du témoignage et de la parole pour donner vie à d’autres esthétiques. L'occasion de revoir Humain, trop humain (1974), le documentaire sur le travail à la chaîne de Louis Malle, ainsi que Nightcleaners Part 1 (1975) du collectif Berwick Street Film sur la syndicalisation d'un groupe de femmes de ménage au Royaume-Uni.

Les États généraux du film documentaire de Lussas s'ouvriront dans la soirée du 21 août avec la projection en plein air de deux documentaires diamétralement opposés : Si tu n'as jamais joué (2022) de Karl Rozenfeld, chronique de la vie d'une équipe de rugby locale, et Polaris (2022) d'Ainara Vera, voyage existentiel d’une capitaine de navire dans les eaux glaciales du Groenland. En marge, entre autres, de l'éclectisme de la sélection « Expériences du regard » et du focus sur le documentaire nippon « Route du doc : Japon », le festival ardéchois explorera également les archives cinématographiques cubaines, de « la Révolution de 1959 au durcissement du castrisme au début des années soixante-dix ». Ces projections seront accompagnées de nombreuses rencontres professionnelles, sur des sujets aussi variés que l'histoire de la société de production Les Films du Tambour de Soie ou la coexistence des plateformes digitales et des salles obscures. Le CNC organise deux ateliers dans le cadre du festival, à savoir, le 25 août, la table ronde « Écrire et développer un documentaire de création » autour du processus de développement d’une œuvre documentaire et le 26 août, une présentation des soutiens au documentaire.

 

 Les soutiens du CNC au documentaire de création

De la phase d’écriture à la mise en production des projets en passant par leur développement, le CNC accompagne les auteurs et les producteurs de documentaires de création cinématographiques et audiovisuels à travers une politique d’aide diversifiée, notamment le Fonds d’aide à l’innovation audiovisuelle - FAIA (écriture, développement et développement renforcé), et le Fonds de soutien audiovisuel - FSA (soutiens sélectifs et automatiques, préparation et production).