Terrence Malick, cinéaste lyrique des grands espaces à l’Institut Lumière

Terrence Malick, cinéaste lyrique des grands espaces à l’Institut Lumière

12 avril 2022
Cinéma
Néstor Almendros a obtenu l'Oscar de la meilleure photographie pour son travail sur « Les Moissons du ciel » de Terrence Malick.
Néstor Almendros a obtenu l'Oscar de la meilleure photographie pour son travail sur « Les Moissons du ciel » de Terrence Malick. Solaris Distribution
Jusqu'au 28 mai, l'institution lyonnaise accorde une rétrospective à cet immense cinéaste américain, de la fougue débordante de sa Balade Sauvage (1973) jusqu'à ses dernières réalisations plus expérimentales (Knight of Cups, Song to Song).

Peu de cinéastes auront capté la beauté de la nature comme Terrence Malick. Que ce soit à travers la majesté désertique des « badlands » du Midwest américain - théâtre de la fuite vers l'avant tragique du couple Martin Sheen/Sissy Spacek dans La Balade sauvage (1973) -, ou la lumière dorée inondant les champs de blé dans Les Moissons du ciel (1978), Malick a toujours œuvré à l'exaltation des grands espaces et de ceux qui les peuplent. Une démarche contemplative à redécouvrir lors de la rétrospective complète de son œuvre à l'Institut Lumière de Lyon, jusqu'au 28 mai prochain. Les spectateurs pourront notamment revoir La Ligne rouge (1998), film de guerre aux seconds rôles prestigieux (George Clooney, Adrien Brody, John Savage...) dans lequel Malick, fidèle à lui-même, oppose la quiétude d’une nature paradisiaque au tourbillon de violence qui vient la perturber. Une thématique également omniprésente dans sa relecture du mythe de Pocahontas et de la colonisation sanguinaire de l'Amérique, Le Nouveau Monde (2005). 


Le journaliste pour Ecran large et Le Cercle, Simon Riaux, fera le déplacement le 21 avril prochain afin de donner une conférence sur le cinéma de Terrence Malick, suivie de la diffusion de The Tree of Life (2011). Ce film charnière dans la carrière de Malick, lauréat de la Palme d'or au 64e Festival de Cannes, marque son virage dans une direction plus spirituelle et expérimentale. Le cinéaste originaire de l'Illinois entrelace la genèse de l'univers à la petite histoire des hommes dans cette « épopée cosmique », illustrée par les effets spéciaux naturels de Douglas Trumbull. Fabrice Calzettoni, responsable pédagogique de l’Institut Lumière, animera quant à lui un « Voyage à travers le cinéma de Terrence Malick » le 4 mai. Une analyse de séquences des cinq premiers longs métrages du maestro qui précèdera la diffusion de son dernier film, Une vie cachée (2019). Dans cette œuvre biographique, Malick relate l'histoire de l'objecteur de conscience autrichien Franz Jägerstätter après l'invasion des troupes nazies dans son village. Une vie cachée reprend les interrogations spirituelles et théologiques qui jalonnent sa filmographie depuis The Tree of Life et À la merveille (2012). Prévu pour 2022, son dernier film intitulé The Way of the Wind ne dérogera pas à cette fascination en mettant en scène plusieurs épisodes de la vie du Christ.