En 2024, les ventes de programmes audiovisuels français dépassent pour la 4e fois depuis 30 ans le seuil des 200 M€, pour atteindre 209,6 M€, en légère hausse de 3,0% sur un an (précédemment en 2017 avec 205,2 M€, en 2022, avec 214,8 M€ et en 2023 avec 203,4 M€).
Les programmes audiovisuels français continuent de bien s’exporter malgré un contexte économique international toujours plus tendu : restructurations des entreprises du secteur et suppressions de postes ; recul des commandes et acquisitions de programmes dans le monde et notamment sur le marché nord-américain ; moins de prises de risques de la part des acheteurs et des négociations plus longues entre les partenaires ; importance croissante des IP fortes et identifiées rendant les ventes plus difficiles pour les petits exportateurs.
Le montant global à l’export des programmes audiovisuels français, en incluant les ventes, ainsi que les préventes et les apports en coproduction, atteint un niveau record en 2024 pour s’établir à 401,2 M€ (+ 29,7 % par rapport à 2023) grâce au fort rebond des préfinancements étrangers. Ce mouvement, visible pour tous les genres, est porté à la fois par des apports en coproduction en croissance à 116, 2 M€ (+ 58,7 % par rapport à 2023) et par les préventes étrangères qui atteignent 75,4 M€ (+ 131,2 % par rapport à 2023).
Les bonnes performances de l’exportation des programmes français reflètent le dynamisme, la diversité et la qualité de la production française dans tous les genres. La France reste la 2e nation européenne la mieux représentée à l’international en vidéo à la demande par abonnement et dans la programmation des chaînes de TV étrangères. Le chiffre d’affaires issu de l’exploitation des programmes français sur les plateformes à l’étranger constitue une source de revenus toujours plus importante : 40,9 % des recettes d’exportation en 2024 (11,2 % en 2015). Les diffuseurs linéaires (chaînes de télévision) restent néanmoins les premiers acheteurs de programmes audiovisuels français : les droits TV (y compris droits 360) représentent 52,7 % de l’ensemble des ventes de programmes en 2024 (11,1 % en 2015).
La fiction et le documentaire à des niveaux élevés, nouvelle baisse en animation
Le succès de la fiction française à l’export se poursuit en 2024 avec 75,2 M€ de ventes, soit sa 2e meilleure année après 2022 (+0,9 % par rapport à 2023). Elle conforte son statut de premier genre à l’export, pour la 3e année consécutive, avec 35,9 % des ventes totales. Une fiction française qui, en 2024, est largement portée par des séries « light crime » (procédurales au ton léger) comme Tropiques Criminels ou Astrid et Raphaëlle ; mais aussi par des séries événements comme Cat’s Eyes ou La Fièvre.
Le documentaire réalise de bons résultats à l’export avec 44,3 M€ de ventes en 2024, en recul par rapport à 2023 (-6,2 %) mais à un niveau supérieur de la moyenne de la décennie (40,5 M€). Si les diffuseurs TV européens sont toujours les principaux acheteurs de documentaires français, l’année est marquée par une baisse du nombre de cases en linéaire dédiées au documentaire et une place croissante accordée aux sujets locaux. La diversité et la qualité des documentaires français restent reconnues à l’international, notamment dans les domaines de l’histoire, de la science avec par exemple la série Supernature, de l’exploration, du sport et de société avec Futurs champions, le prix de la gloire ou encore sur les current affairs.
Les ventes d’animation sont à nouveau en recul et s’établissent à 46,1M€ en 2024 (-9,9 % par rapport à 2023). Si les programmes d’animation français à très forte notoriété continuent de circuler dans le monde comme Miraculous – Les Aventures de Ladybug et Chat noir, Mystery Lane, Grizzy et les Lemmings ou Molang, le genre subit la frilosité des acheteurs qui prennent moins de risques sur des nouveaux projets et pâtit de la rationalisation des investissements. Cette situation s’explique notamment par une chute des ventes en Amérique du Nord (-36,8 % sur un an) à 2,7 M€, au plus bas depuis 2008. Cependant, l’animation reste le 2e genre à l’export avec 22,0 % de part de marché et il est à noter la forte reprise des préventes en 2024 (+104,1 %).
L’Europe de l’Ouest reste le 1er marché pour les œuvres françaises
L’Europe de l’Ouest demeure de loin le 1er marché de vente des programmes audiovisuels français avec 90,5 M€ et représente 43,2 % des recettes mondiales (-3,6 points sur un an). L’Europe centrale et orientale affiche un certain dynamisme et devient la 2e zone de vente de programmes avec un montant de 16,6 M€, soit 7,9 % de part de marché (+1,5 point). L’Amérique du Nord se place en 3e position avec 16,5 M€ et 7,9 % de part de marché, son plus bas niveau historique. Enfin, la zone Asie/Océanie est à 13,0 M€ et 6,2 % de part de marché, au plus bas depuis 2008.
La Belgique reste pour la 2e année consécutive le premier acheteur de programmes audiovisuels français avec 24,4 M€ de ventes, en forte hausse (+53,2% par rapport à 2023). La zone Allemagne/Autriche est le deuxième territoire à acheter des programmes français pour un montant de 12,6 M€, devant l’Italie à hauteur de 12,5 M€. Premier pays en 2022, les Etats-Unis reculent au 6ème rang des acheteurs de programmes français en 2024 à hauteur de 7,7 M€ (19,2 M€ en 2022).
Enfin, les droits multizones (incluant les droits monde) sont en hausse pour atteindre 57,9 M€ (+25,1 %) et revenir au niveau record de 2022. Le 1er genre bénéficiaire est la fiction avec 30,6 % des ventes de droits multizones, suivi par l’animation à 29 % et le documentaire à 13,3 %. Cette croissance est notamment portée par l’AVoD, avec des revenus générés multipliés par deux en un an, à 16,6 M€. Il est à noter que si les revenus multizones en VàDA progressent, les droits monde se raréfient au profit d’acquisitions plus ciblées sur quelques territoires.
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