FullDawa Films est née il y a une vingtaine d’années. Quel est son cœur de métier ?
Gaël Cabouat : La société a été créée en 2007. Nous sommes quatre associés aujourd’hui, entre Paris et Los Angeles. Très récemment, nous avons rejoint le groupe SND, toujours avec deux piliers dans notre business model : d’un côté la production exécutive pour les films étrangers, et de l’autre, la production déléguée de films français ou internationaux.
Comment êtes-vous arrivés dans la production de Champagne Problems ?
Au départ, c’est une production américaine portée par le réalisateur et scénariste, Mark Steven Johnson, accompagné des productrices Margret Huddleston et Stephanie Slack (Off Camera Entertainment). Nous avons été mis en lien par les équipes de Netflix en 2022, alors que le film était en développement. Nous avons très vite connecté avec Mark et ses productrices. Initialement, le scénario se déroulait pendant la période des vendanges, vers septembre/octobre. Mais il y a eu la grève des scénaristes à Hollywood, qui a mis le projet en pause. Quand Netflix l’a relancé, il nous a été demandé de transformer Champagne Problems en film de Noël. Donc, nous avons retravaillé le scénario pour ajuster toute la partie technique des vendanges : que se passe-t-il en hiver dans les domaines viticoles ? La vigne ne dort pas vraiment… Nous nous sommes rapprochés de plusieurs vignerons de Champagne qui nous ont conseillés pour apporter un peu plus d’authenticité au script. Une fois le scénario bouclé, validé chez Netflix, nous avons lancé le repérage du côté d’Épernay dans la Marne où le film a été tourné en partie. Nous avons participé à la Fête des Habits de Lumière que nous avons intégrée au film. J’ai sympathisé avec les équipes de la Mairie, qui nous ont mis en contact avec énormément de monde sur place. Nous nous sommes très vite dit qu’Épernay était le cadre idéal pour y tourner Champagne Problems et notamment y implanter la vie de la famille Cassel.
Comment avez-vous accompagné le tournage de Champagne Problems ?
Nous avons fait tous les repérages en France et le lien entre la production américaine et les gens sur place. Et nous avons participé au processus créatif avec le réalisateur, pour lui apporter les meilleures options, les meilleurs décors. Épernay était le bon endroit pour s’installer et limiter ainsi les déplacements d’équipe. Nous avons tenté énormément de choses pour tout dire, dont un partenariat avec le groupe LVMH. Le film s’ouvre en effet sur l’invention du champagne par le moine Dom Pérignon… Le groupe est le plus important employeur d’Épernay, avec sa marque Moët & Chandon. Nous nous sommes mis en lien avec l’entité de production qui s’occupe de l’image des marques du groupe dans l’audiovisuel. Ils nous ont ouvert beaucoup de portes, notamment le château de Saran, propriété privée de la Maison Moët & Chandon.
Quel était le souhait du réalisateur américain Mark Steven Johnson ?
Mark voulait montrer le côté luxueux, l’opulence des grandes maisons de Champagne. Parce le film expose un contrat à plusieurs millions. Il fallait montrer le cadre de l’économie locale. Et en même temps, il avait aussi la vision d’un propriétaire très ancré dans son territoire, un vrai terrien, plus agriculteur que châtelain. Nous avons inventé une marque de champagne pour les besoins du film et des questions de droits. Nous avons imaginé ce « Château Cassel », qui vient du nom du personnage joué par Thibaut de Montalembert. Nous avons tout recréé autour de cette marque.
Où avez-vous tourné ?
Nous avons tourné les scènes extérieures au château Comtesse Lafond, au bout de l’avenue de Champagne à Épernay. Et toutes les scènes intérieures ont été filmées chez des vignerons de la marque Virginie T., de Virginie Taittinger, au château de Challerange, à Taissy, près de Reims.
Quels sont les avantages de tourner en Champagne ?
Ce fut très confortable. Épernay se situe à une heure de train de Paris. La ville est bien dotée en termes de logements. Nous sommes restés plusieurs semaines sur place. Les paysages sont sublimes, très vallonnés, avec les vignes et en hiver cette lumière rasante. Il y avait tout ce qu’il fallait pour sortir de belles images…
Comment expliquez-vous les nombreuses demandes de tournages des productions américaines en France ?
Nous avons un très beau pays. La tour Eiffel est en France, Paris est romantique. Le vin, c’est la France. Très souvent, ce côté carte postale ressort. Quand Tom Cruise vient filmer Mission : Impossible à Paris, il tourne sur le rond-point de l’Arc de Triomphe. La France évoque tout un imaginaire pour les Américains. C’est presque une marque déposée identifiable. La ville de Paris est également un personnage en soi et pour les ventes c’est un vrai avantage. Le Crédit d’impôt international (C2i) est par ailleurs un atout. Il y a toujours eu une demande internationale mais l’arrivée des plateformes a vraiment boosté les tournages en France. Elles ont une grande demande de contenus, notamment en comédies romantiques, comme Champagne Problems. Et le romantisme et la France, forcément, ça va de pair !
Champagne Problems
A voir sur Netflix
Réalisé et écrit par Mark Steven Johnson
Avec Minka Kelly, Tom Wozniczka, Thibault de Montalembert…
Musique de Ryan Shore
Production française : FullDawa Films (Gaël Cabouat)
Mathematic Studio a réalisé les effets visuels du film.
Champagne Problems a bénéficié du Crédit d’impôt international (C2i).