Cap sur les 37e États généraux du film documentaire de Lussas

Cap sur les 37e États généraux du film documentaire de Lussas

08 août 2025
Cinéma
Les États généraux du film documentaire de Lussas
Les États généraux du film documentaire de Lussas Emmanuel Le Reste

Du 17 au 23 août 2025, Lussas redevient le point de convergence des amateurs et professionnels du documentaire, à l’occasion de la 37ᵉ édition des États généraux. Cette manifestation, qui fait chaque été du village ardéchois un lieu d’échanges privilégié autour du cinéma documentaire, est organisée par Ardèche Images, avec le soutien du CNC.


Depuis 1979, Ardèche Images développe à Lussas une politique active de soutien au documentaire de création. Chaque mois d’août, les États généraux du film documentaire rassemblent grâce à cet engagement de nombreux spectateurs et acteurs du secteur autour de projections, séminaires et débats.

Pour cette édition 2025, plus de 130 films, ateliers et rencontres professionnelles sont programmés. Le CNC y animera un atelier autour du projet Hana, l’Algérie et moi d’Assia Tamerdjent, soutenu par le Fonds d’aide à l’innovation documentaire du CNC (aide à l’écriture, au développement et au développement renforcé). Après une présentation des aides du FAI DOC, l’atelier s’articulera autour du projet produit par Urubu Films. La réalisatrice, son producteur François Combin, et Marine Coatalem, chargée du Fonds d’aide à l’innovation documentaire, évoqueront les enjeux spécifiques à l’écriture d’un premier film, le processus d’accompagnement d’un projet aussi personnel, et les étapes de mise en production.

Le CNC participera également à une table ronde consacrée aux acteurs du financement et présentera les dispositifs de soutien au documentaire de création, leurs politiques d’aide à la création et le fonctionnement des commissions.

Deux séminaires viendront enrichir la réflexion : « Histoires d’émancipation » interrogera les récits documentaires qui accompagnent un processus d’émancipation individuelle ou collective, à travers des œuvres telles que Les Prières de Delphine de Rosine Mbakam (2021), Ceci est mon corps de Jérôme Clément-Wilz (2025), ou encore Zone immigrée et Ils ont tué Kader (1980) du Collectif Mohamed. Quant à la session « Qu’est-ce qu’on fabrique ensemble ? », elle  explorera les formes de création documentaire partagée, de l’atelier pédagogique à la co-création.

Le volet « Route du Doc » mettra cette année à l’honneur le cinéma documentaire algérien contemporain. Une sélection de films produits entre 2015 et 2025 viendra éclairer les silences de l’histoire, les blessures de l’intime et les angles morts de la société algérienne. Les réalisateurs et réalisatrices Lamine Ammar-Khodja, Sonia At Qasi-Kessi, Bahïa Bencheikh-El-Fegoun, Hassen Ferhani, Tahar Kessi, Leïla Saadna et Habiba Djahnine seront présents pour accompagner leurs œuvres. Le programme « Histoire(s) du Documentaire » se penchera, quant à lui, sur la scène ouest-allemande des années 1970, période qui a profondément renouvelé l’écriture documentaire en conjuguant expérimentation formelle et engagement politique.

Pour cette deuxième année consécutive, les États généraux ont sélectionné des œuvres soutenues par l’association Docmonde, qui organise des résidences et formations à l’écriture documentaire et à la production en Afrique, Eurasie, Asie du Sud-Est, Amazonie-Caraïbe, et océan Indien. Le public pourra ainsi découvrir deux films caribéens : Kouté Vwa de Maxime Jean-Baptiste et L’oubli tue deux fois de Pierre Michel Jean.

La Sacem s’associe à cette nouvelle édition des États généraux du film documentaire de Lussas et y propose une Carte Blanche afin de valoriser le travail du compositeur Gilles Poizat, avec la projection d’Ici rond-point de l’Asie d’Hélène Robert et Jérémy Perrin. Le Prix Sacem du meilleur documentaire musical sera remis à Jimmy Somerville, rebelle queer de la pop anglaise réalisé par Olivier Simonnet. La journée de la Scam présentera pour sa part cinq films documentaires soutenus par l’aide à l’écriture Brouillon d’un rêve.

Des séances en plein air, une rétrospective de Chick Strand, cinéaste pionnière de l’underground américain de la côte ouest, ainsi que des séances spéciales consacrées à Jean-Pierre Thorn, Maryam Tafakory, Xavier Christiaens, mais également à la Palestine et à la jeune création d’Afrique subsaharienne complètent la programmation.