La SNCF et le cinéma, une histoire au long cours

La SNCF et le cinéma, une histoire au long cours

23 mai 2022
Cinéma
Tournage dans une gare
Tournage dans une gare Les Films du Castel

Privatiser un train ou un rail pour une scène ferroviaire, poser sa caméra dans une gare pleine de vie… : c’est possible grâce au pôle cinéma et tournages de la SNCF. Focus sur ce partenariat au long cours, avec Philippe Laylle et Jérémie Coste, responsables du pôle.


Le train possède une longue histoire commune avec le cinéma. Il a marqué les différentes étapes de son évolution, décennies après décennies, de L’Arrivée du train en gare de la Ciotat (1896) des frères Lumière à Gare du Nord (2013) de Claire Simon, en passant par La Bête humaine (1938) de Jean Renoir et Maine Océan (1986) de Jacques Rozier.
Avant-gardiste sur le sujet, la SNCF s’est dotée, dès 1942, d’une section cinématographique dédiée à la projection de films d’actualité et de documentaires sur ses activités. À partir de 1944, le service se lance durant trois années dans une mission de haute responsabilité : filmer le travail colossal de reconstruction du réseau ferroviaire après la Seconde Guerre mondiale. « Depuis ses origines, la SNCF possède une forte culture de l’image et de la communication », témoigne Philippe Laylle, responsable du pôle cinéma et tournages du groupe. 

Tourner dans un train Les Films du Castel

Aujourd’hui encore, ce lien se poursuit. Accueil de tournages en gare, prêt de véhicules, conseils de faisabilité technique dès l’étape du scénario… : les missions de la SNCF, qui accompagne actuellement, en moyenne, 150 tournages par an, sont extrêmement variées. « En dehors de l’Île-de-France, nous accueillons de nombreuses prises de vues en Auvergne-Rhône-Alpes et en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Depuis le début de l’année, nous recevons aussi énormément de demandes pour l’Occitanie », indique Jérémie Coste, chef de projet. Question décors, la SNCF possède notamment 3 000 gares et de nombreux trains susceptibles de satisfaire les cinéastes du monde entier. « La diversité des gares au cinéma vient avec la diversité des scénarios, note Philippe Laylle. La SNCF a toujours une gare qui peut convenir ».

Le train dans l’œil de la caméra

La société ferroviaire propose également des voyages dans le passé comme dans la série américaine Transatlantic ancrée dans le Marseille de 1940 au début de la Seconde Guerre mondiale et diffusée prochainement sur Netflix. Dans le cas de projets d’époque comme celui-ci, la SNCF « fait appel à des associations de trains touristiques qui ont récupéré du matériel d’époque, notamment des trains à vapeur », explique Jérémie Coste. « Nous dirigeons aussi les équipes vers la région Centre-Val de Loire où existent plusieurs petites gares non-électrifiées dont les alentours sont restés intacts », ajoute-t-il.

Un petit frère Blue Monday Productions / France 3 cinéma / Diaphana Distribution

Cette période cannoise rappelle également la relation entre l’institution ferroviaire et le festival. Une histoire d’amour qui défile du prix du jury international remis à La Bataille du rail de René Clément lors de la première édition en 1946 aux Rails d’or attribués chaque année par l’association des cheminots cinéphiles, Ceux du rail, depuis 1995. Cette année, quatre projets accompagnés par la SNCF concourent dans les différentes sélections. Il s’agit du film Un petit frère de Léonor Serraille (Compétition Officielle) qui plante son décor, notamment, dans le RER C, L’Innocent de Louis Garrel (Hors Compétition), dont certains plans ont été filmés au Technicentre SNCF de Lyon, ainsi que deux projets tournés en partie à la Gare de l’Est : la série Irma Vep d’Olivier Assayas (Cannes Première) et Le Parfum vert de Nicolas Pariser (Quinzaine des réalisateurs – Séance spéciale).

Tournage à la gare de Paris-Est Jérémie Coste