Qui succèdera à Haruhara San's Recorder, le mystérieux « poème cinématographique » du Japonais Kyoshi Sugita, lauréat du Grand Prix de la Compétition internationale au dernier Festival international du cinéma de Marseille ? Pour sa 33e édition, le rendez-vous culturel emblématique de la cité phocéenne, organisé du 5 au 11 juillet 2022, s'ouvrira sur Chronique d'une liaison passagère, le dernier film d'Emmanuel Mouret (Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait, 2020). Présenté hors-compétition sur la Croisette, ce long métrage voit Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne explorer la spontanéité d'une relation extraconjugale, de la sexualité aux marivaudages complices.
Le jury de la Compétition internationale présidé par la réalisatrice Mati Diop (Atlantique, 2019) aura ensuite la charge de départager les quatorze longs et moyen métrages sélectionnés cette année. On y retrouve, entres autres, le nouveau film-fleuve du cinéaste philippin Lav Diaz (415 minutes au compteur), A Tale of Filipino Violence. Cette immense fresque de fiction s'intéresse aux racines de la dictature et à l'institutionnalisation de la violence depuis la colonisation espagnole. Les réalisateurs canadiens Ariane Falardeau St-Amour et Paul Chotel présentent, quant à eux, Night Detour, dans lequel une journaliste canadienne part à la recherche d'une patineuse artistique disparue dans un village « paradisiaque » de la côte ouest mexicaine. La sélection fait aussi la part belle à l'artisanat, dans le documentaire Quarries de l'Américaine Ellie Ga, ainsi qu'aux expérimentations visuelles générées par ordinateur de Can Someone Meet Me in a Dark Alley ? de Gaetano Liberti et Luciano Pérez Savoy.
Le FID Marseille propose également de se familiariser avec l'œuvre du metteur en scène espagnol Albert Serra. Sept de ses films seront projetés dans le cadre d’un cycle, dont Honor de cavallería (2006), adaptation absurde de l'épopée de Don Quichotte et Sancho Pança, ou encore Roi Soleil (2018), moyen métrage dans lequel il filme l'agonie de Louis XIV. Sélectionné en Compétition officielle au dernier Festival de Cannes, Tourments sur les îles (Pacifiction), sera également diffusé à deux reprises. On y retrouve Benoît Magimel dans le rôle d'un notable calculateur qui « règne » sur l'île de Tahiti. Le festival donnera aussi une carte blanche à Mathieu Amalric, à l'occasion de la projection de ses deux derniers films, le documentaire Zorn III (2018-2022) sur le saxophoniste et compositeur new yorkais John Zorn, et Maîtres anciens (Comédie).
Pendant le festival, se tiendront également le FIDLab, un espace de rencontres entre cinéastes, producteurs, programmateurs et vendeurs, pensé en 2009 comme une plateforme de soutien à la coproduction internationale et aux jeunes talents, et le FIDCampus, une semaine de résidence, de formation et d’échanges à destination d’étudiants d’écoles d’art, de cinémas partenaires et de jeunes réalisateurs internationaux.
