Frédérique Bredin, présidente du CNC, rend hommage à Alain Resnais suite à sa disparition.

Frédérique Bredin, présidente du CNC, rend hommage à Alain Resnais suite à sa disparition.

02 mars 2014
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Avec Alain Resnais disparaît un des rares et grands inventeurs de cinéma. L’immense réalisateur français a livré, en soixante ans, vingt longs métrages, qui ont été autant d’étapes et de tournants dans l’histoire du cinéma mondial.
Je veux dire mon admiration totale, et bouleversée en ce triste jour, pour le grand créateur de formes, l’inventeur véritable d’un langage cinématographique, qui fit dès ses premiers films entrer le cinéma dans une dimension nouvelle, post moderne, avec les révolutions esthétiques et les chocs mondiaux que furent Hiroshima mon amour ou L’année dernière à Marienbad. Cette créativité jamais ne s’est tarie : Muriel, La guerre est finie, Providence, Mon oncle d'Amérique, L'amour à mort, I want to go home, Smoking / No smoking, On connaît la chanson
C’est la même force expérimentale qui a fait de chacun de ces films une œuvre de cinéma, renouvelée, radicale, et marquante.
Loin d’une création formaliste, l’œuvre était portée par une humanité éblouissante et même un goût de la complicité, avec les acteurs, les artistes, mais aussi si fortement avec les spectateurs, comme une main tendue à chacun de nous avec un sourire malicieux. Comment ne pas la saisir ? Comment ne pas céder à cette promesse unique faite d’exigence et de plaisir qu’était son cinéma ? Et le succès public a été au rendez vous et si souvent de façon triomphale et avec un retentissement mondial.
Est-il besoin d’ajouter la reconnaissance qui lui a été vite acquise et n’a jamais faibli, de la part du monde critique comme des plus grands festivals.

Alain Resnais nous livrait à chaque film à la fois une idée renouvelée du cinéma et une vision du monde. C’est ce don précieux et éternel qu’il nous laisse aujourd’hui.

Je voudrais adresser mes plus sincères condoléances et mes pensées affectueuses à ses proches.