5 documentaires qui filment la banlieue au plus près

5 documentaires qui filment la banlieue au plus près

27 septembre 2019
Cinéma
De cendres et de braises
De cendres et de braises TS Productions - DR- Flamme - CNRS Images

A l’occasion de la sortie du documentaire De cendres et de braises, de Manon Ott, en collaboration avec Grégory Cohen, retour sur cinq films français qui ont offert une vision originale et intéressante sur la banlieue.


Une poste à la Courneuve de Dominique Cabrera (1995)

Depuis son premier court métrage, J'ai droit à la parole, réalisé en 1981, la cinéaste Dominique Cabrera aime poser ses caméras à proximité de là où elle a grandi. Avec Une poste à La Courneuve, elle propose au spectateur d’observer ce qui se passe entre les postiers et les clients dans un bureau de poste de la cité des 4 000 à La Courneuve. Dans la file d’attente, on entend les problèmes d’argent, les histoires de souffrance. La misère est là, à laquelle les postiers de l’autre côté de la vitre ne peuvent pas répondre. Avec cinq autres films tournés en banlieue, la réalisatrice viendra encore documenter cette vision du déclassement social. Ils sont réunis dans un coffret justement intitulé « Il était une fois la banlieue », édité par Documentaire sur Grand Ecran.

 

Les Roses noires d’Hélène Milano (2012)

Les Roses noires parle des filles des quartiers. Ou plutôt, il leur donne la parole. On y entend le malaise de ces adolescentes du Blanc-Mesnil, de Stains, de Clichy-sous-Bois ou des quartiers nord de Marseille. « Etre une fille dans la cité, c’est compliqué ». Alors, elles adoptent des comportements de garçons. Elles manient l’insulte et prennent des cours de boxe. Mais ce qui ressort surtout de ce documentaire, c’est qu’elles vivent dans la crainte. La crainte du signe de féminité qui les trahirait et nuirait à leur réputation.

 

Swagger d’Olivier Babinet (2016)

« Swagger (verbe) : Rouler les mécaniques - Parader - Plastronner Se pavaner - Faire le fier - Marcher avec une allure fière. » Olivier Babinet nous entraîne dans les têtes espiègles de onze enfants et ados vivant au cœur d’Aulnay et de Sevran. Swagger ne pose pas un regard fantasmé sur la banlieue mais traduit de manière ludique les fantasmes de ceux qui y vivent. Ils parlent mode, amour, rêves et même de Mickey !

 

Ballon sur bitume de Jesse Adang et Syrine Boulanouar (2016)

C’est au street football que se sont intéressés Jesse Adang et Syrine Boulanouar en arpentant les terrains de la banlieue parisienne. On y découvre les codes de cette discipline qui est souvent au cœur de l’identité d’un quartier. De ces terrains au bas des grands ensembles, certains en sont sortis professionnels et côtoient désormais les sommets du football européen tels que Riyad Mahrez (Manchester City) ou Mehdi Benatia. Mais derrière le sport, il y a aussi une créativité qui naît au bord du bitume qui fait office de pelouse. Musique, mode, street art accompagnent les stars naissantes du street football.

 

De cendres et de braises de Manon Ott (2019)

Manon Ott a posé ses caméras aux Mureaux. Là où il y a 50 ans, l’usine Renault de Flins employait 23 000 personnes, là où la jeunesse d’hier brûlait le pavé dans l’espoir d’un idéal. La réalisatrice interroge la jeunesse d’aujourd’hui. Fils d’ouvriers, petit-fils d’immigrés, ils se qualifient eux-mêmes d’esclaves modernes ballotés dans des boulots qui ne payent plus. Car Renault n’emploie plus que 4 000 ouvriers dont une bonne part d’intérimaires. Porté par une musique aux influences free-jazz, De cendres et de braises offre une vision poétique et politique d’une génération de « banlieusards » qui désespère.

De cendres et de braises, en salles le 25 septembre 2019, a reçu l’aide sélective à la distribution (aide au film par film), aide avant réalisation à la production de films de court métrageaide complémentaire pour la musique originale des films de court métrageFonds images de la diversité (aide à la production).