Jeune Fille sans mains (La) de Sébastien Laudenbach

Jeune Fille sans mains (La) de Sébastien Laudenbach

La Jeune Fille sans mains de Sébastien Laudenbach

Un trajet féminin
En des temps difficiles, un meunier vend sans le savoir sa fille au Diable. Protégée par sa pureté, elle lui échappe mais est privée de ses mains. Cheminant loin de sa famille, elle rencontre la Déesse de l'eau, un doux jardinier et un prince en son château. Débute alors un long périple qui la mènera vers l'indépendance. Tout au long de ce premier long métrage de Sébastien Laudenbach, nous suivons les aventures d'une jeune fille, héroïne singulière de ce récit inspiré d'un conte des frères Grimm. De sa naissance à sa vie de jeune adulte, elle va traverser beaucoup d'épreuves. Elle doit s'adapter à de nombreuses situations : vivre avec son handicap, fuir des endroits où elle pensait pouvoir rester paisiblement, enfin faire l'apprentissage de ses propres désirs. Tout cela pourrait caractériser d'autres personnages féminins de contes (et de films), mais cette jeune fille ne cherche pas à s'émanciper pour se justifier face aux autres : elle le fait essentiellement pour conquérir sa liberté, inspirée par sa détermination et son courage. Loin des archétypes du genre, elle n'est pas exactement une figure de rebelle qui cherche à affirmer sa force et son intelligence, elle n'a rien à prouver ; dans sa fuite, elle est plutôt en quête d'un lieu où elle pourrait vivre comme elle le souhaite. Son trajet prend la forme d'une véritable initiation solitaire, que le cinéaste met en scène en inventant une esthétique proche des sensations de son personnage.