Jean-Denis Bonan, un cinéaste poétiquement politique à la Cinémathèque de Toulouse

Jean-Denis Bonan, un cinéaste poétiquement politique à la Cinémathèque de Toulouse

01 février 2022
Cinéma
« Les Tueurs d'ordinaire » de Jean-Denis Bonan sera présenté vendredi 11 février à la Cinémathèque de Toulouse.
« Les Tueurs d'ordinaire » de Jean-Denis Bonan sera présenté vendredi 11 février à la Cinémathèque de Toulouse. Jean-Denis Bonan
L'institution toulousaine consacre une rétrospective à ce metteur en scène militant et trublion du cinéma français, en sa présence, du 9 au 12 février 2022.

L'œuvre de Jean-Denis Bonan est longtemps restée confidentielle en raison de la censure qui s'est abattue sur ses premiers efforts de cinéaste. La Cinémathèque de Toulouse met à l'honneur ce réalisateur anticonformiste, poète oublié de la Nouvelle Vague et des révoltes estudiantines, du 9 au 12 février prochains. Un metteur en scène contestataire qui défie les normes de bienséance gaullistes dès son premier court-métrage, Tristesse des anthropophages (1966), privé de sortie par la Commission de contrôle des films. Diffusée sous le manteau grâce au concours de l'artiste surréaliste Ado Kyrou et de l'exploitant Philippe Joyeux, cette farce politique sur la naissance inversée d'une nouvelle figure christique n'est officiellement sortie en salle que 50 ans plus tard. Une exhumation tardive qui s'accompagnait de la ressortie de son premier long métrage, également interdit de diffusion à l'époque, La Femme-bourreau. Partiellement tourné pendant les événements de mai 68, ce film de serial killer avant-gardiste propose une plongée érotique et comique dans un Paris meurtri par plusieurs assassinats de prostituées.

La rétrospective consacrée à Jean-Denis Bonan débutera le 9 février par la projection de deux moyens métrages sur le thème de la folie, présentés par le cinéaste lui-même : Neuf jours ailleurs (1983), tourné dans les couloirs de l’hôpital psychiatrique de Clermont dans l’Oise et L’École des fous, œuvre singulière de 1967 dont Jean-Denis Bonan, un temps dépossédé de ses rushes, n'avait terminé le montage qu'en 2019. Ces rencontres, ponctuées de lectures de poèmes et d'intermèdes chantés, permettront au public de se familiariser avec les œuvres « maudites » de Bonan mais aussi avec ses réalisations les plus récentes. Ce dernier introduira son dernier long métrage en deux parties Les Tueurs d'ordinaire - projet en gestation depuis 2016, tour-à-tour appelé Agonies, Fragments de l’histoire du monde et Sur la falaise -  dans la soirée du vendredi 11 février.