Principalement connu pour son habileté à manier la plume, Yukio Mishima s'est également aventuré dans le milieu du septième art, d'abord en tant qu'acteur, puis comme scénariste et réalisateur. Afin de cerner la profondeur d’une œuvre tentaculaire et relativement méconnue en Occident, le Forum des images organise l'exposition « Le Japon, Mishima et moi » du 12 octobre 2022 au 15 janvier 2023. Conçue comme un « hommage [...] critique et infidèle » à son art, cette rétrospective éclectique passe du cinéma à la bande dessinée, et s'attarde même sur son influence dans le monde du jeu vidéo. Elle s'articule autour de cinq chapitres – et donc cinq salles – qui explorent la richesse thématique de l'œuvre de Mishima. On peut ainsi en découvrir davantage sur ses récits du Japon postnucléaire, sa relation complexe avec les idéologies politiques, sans oublier son rapport ambivalent au corps et à la sexualité. La dernière salle s'attarde sur son lien avec la tradition, notamment l’éthique samouraï, puisque Yukio Mishimi se suicida par « seppuku » (hara kiri) en 1970.
Afin de prendre la mesure de l'influence de Mishima dans l'Histoire de l'art, de nombreux cinéastes, comédiens, mais aussi chanteurs se succèderont au Forum des images en octobre. Le metteur en scène Arthur Harari y présentera son film Onoda, 10000 nuits dans la jungle (2021), tandis que Benoît Jacquot commentera son rapport à la littérature de Mishima avec la présentation de L'Ecole de la chair (1998). La programmation cinématographique s'attardera aussi sur le Japon de Mishima à travers l'objectif de ses contemporains, de Yasujirô Osu (Récit d’un propriétaire) à Akira Kurosawa (Je ne regrette rien de ma jeunesse ; Vivre dans la peur), en passant par Kenji Mizoguchi (L’élégie d’Osaka). La soirée du 22 octobre sera dédiée à l'héritage de Mishima dans l'univers vidéoludique, à travers une Game conférence menée par l'auteur et journaliste Daniel Andreyev sur l’influence du Japonais dans la construction de mondes uchroniques et postapocalyptiques. De nombreuses autres conférences, tables rondes et lectures rythmeront l'exposition qui s'ouvrira le 12 octobre avec la projection du Marin qui abandonna la mer (1976) de Lewis John Carlino en version restaurée.
