Découvrez "Tijuana Tales" de Jean-Charles Hue

Découvrez "Tijuana Tales" de Jean-Charles Hue

30 juillet 2020
Cinéma
Tijuana Tales de Jean-Charles Hue
"Tijuana Tales" de Jean-Charles Hue Les Films d'Avalon
Alors que Jean-Charles Hue s’apprête à sortir en salles son nouveau long métrage Tijuana Bible, retour sur le court métrage qu’il avait réalisé en 2017 dans la même ville mexicaine située près de la frontière américaine et source d’inspiration infinie pour ce cinéaste atypique.

Murano avant d’intégrer l’école de la Chambre Syndicale de la Haute Couture puis de travailler comme styliste, a signé ses premiers films expérimentaux en Espagne au cœur du monde gitan dès 2001. Mais la découverte à la même époque sur grand écran du premier long métrage d’Alejandro González Iñárritu lui a ouvert une source d’inspiration infinie et surtout lui a donné l’envie de partir à la découverte du Mexique avec sa caméra. « J’étais déjà amoureux de la culture hispanique mais ce qu’Iñárritu montre des rues de Mexico dans Amours chiennes m’a incité à en savoir plus sur le Mexique. A partir en immersion dans ses rues et à la rencontre de son peuple. »
Il s’envole alors pour Monterrey, tourne un documentaire sur un couple éleveur de pitbulls de combat et tombe amoureux du peuple mexicain. Dès lors, il ne cessera plus ses allers-retours entre la France (où il va se faire connaître avec La BM du Seigneur et Mange tes morts) et le Mexique. Il effectuera 15 voyages en 13 ans qui vont donner naissance à plus d’une demi-douzaine de films, essentiellement des courts métrages documentaires où il explore un lieu quasi unique : la ville de Tijuana, celle-là même qui se retrouve donc au cœur de Tijuana Tales, découvert à la Quinzaine des Réalisateurs en 2017.

« Dès mes premiers voyages au Mexique, on m’avait fortement conseillé de me rendre à Tijuana en m’assurant que cette ville était faite pour moi. J’y ai débarqué pour la première fois à la fin des années 2000. Il était 4 heures du matin. Ce fut un choc immédiat et le début d’une aventure extraordinaire. Tijuana se situe tout près de la frontière avec les Etats-Unis, totalement excentrée donc du cœur du Mexique. Or, comme cinéaste, je n’aime rien tant qu’explorer les marges et ceux qui y sont repoussés. Il s’y passe toujours des choses hors normes. »

Au fil de ses voyages réguliers, il se forge aussi des amitiés. Des liens parfois éphémères tant le taux de mortalité est élevé dans ce coin du Mexique. Mais les hommes et les femmes avec qui il s’attache deviennent, année par année, les « interprètes » de ses courts métrages, dans des rôles plus moins importants voire des figurations où il lui arrive de les confronter à des comédiens professionnels. Dans Tijuana Tales, Jean-Charles Hue raconte ainsi l’histoire d’un homme revenant à Tijuana à la recherche d’une femme qui s’est perdue dans la drogue et la nuit. Une femme qui ressemble à une créature fantomatique.

Avec ce court métrage jouant sur une autre frontière, celle entre le documentaire et la fiction, Jean-Charles Hue explore la mythologie urbaine de Tijuana dans un geste expérimental mêlant images Super 8 et images numériques. « Dans chaque film que je tourne dans cette ville, il y a chez moi l’idée d’un pèlerinage et l’envie de prendre des nouvelles de ceux que j’ai appris à apprécier sans savoir si je les reverrais. C’est un endroit dont je ne peux plus me passer. » Sa dernière carte postale en date aura la forme d’un long métrage de fiction… extrêmement documenté, Tijuana Bible, que l’on pourra découvrir en salles le mercredi 29 juillet. On y retrouve ses trois interprètes de Tijuana Tales : Paul Anderson, Adriana Paz et Noé Hernández.

 

TIJUANA TALES - Court métrage / short movie from LES FILMS D'AVALON on Vimeo.