L'Amérique représentée dans les films de John Sayles est celle des divisions ethniques et des disparités sociales, à contre-courant de l'image traditionnellement véhiculée par le fameux american dream. Un cinéma empreint de réalisme, et honoré par la Cinémathèque française du 20 octobre au 13 novembre, en présence du cinéaste new-yorkais. Cette rétrospective baptisée « John Sayles, la carte et le territoire » s'ouvrira avec la projection du pénultième film du réalisateur, Amigo (2010). Fruit de sa 5e collaboration avec l'acteur Chris Cooper, ce film de guerre se penche sur la présence coloniale américaine aux Philippines, à l'aube du XXe siècle. Comme à son habitude, John Sayles couple un minutieux travail de recherche à un réalisme saisissant pour dépeindre les heures sombres de l'histoire américaine.
Les spectateurs auront d'ailleurs la chance d'assister à une masterclass du metteur en scène américain de 71 ans à l’issue de la projection de Matewan (1987), chronique filmée de la révolte ouvrière dans une petite ville minière de Virginie-Occidentale. Dans cette conversation animée par Bernard Benoliel et la critique de cinéma Murielle Joudet, John Sayles reviendra sur son obsession pour les combats sociaux et l'histoire des laissés-pour-compte. La rétrospective se terminera avec la diffusion du film choral City of Hope (1991), où Sayles, caméra à l'épaule, capture la pauvreté et le communautarisme rampants dans les mégalopoles américaines.
