L'onirisme absurde de « Nourrir les cygnes » récompensé au Nikon Film Festival 2022

L'onirisme absurde de « Nourrir les cygnes » récompensé au Nikon Film Festival 2022

26 avril 2022
Cinéma
« Nourrir les cygnes » de Christophe Idéal a remporté le Grand Prix du Nikon Film Festival.
« Nourrir les cygnes » de Christophe Idéal a remporté le Grand Prix du Nikon Film Festival. Christophe Idéal/Marie Garnier

Le court métrage de Christophe Idéal a remporté le Grand Prix du Jury de cette 12e édition du festival lors de la cérémonie de clôture, organisée le 22 avril au cinéma Le Grand Rex.


Clap de fin pour le Nikon Film Festival. L'événement parisien consacré aux très courts métrages a dévoilé son palmarès lors de sa soirée de clôture au Grand Rex, le 22 avril 2022. Parmi les 50 finalistes sélectionnés, le jury de cette 12e édition, présidé par le comédien Gilles Lellouche, a décerné le Grand Prix à Nourrir les cygnes de Christophe Idéal. Spécialisé dans les spots sur l'univers de la mode, le cinéaste a parfaitement répondu à la thématique imposée sur le rêve en proposant un voyage au bout de l’absurde. Dans une esthétique rappelant la « patte » de Bertrand Mandico, une jeune femme commence par marcher sur un homard trop « jeune et débordé de projets » pour mourir avant de rencontrer une galerie de personnages aux messages cryptiques. Un bijou sur les dérives inconscientes qui tranche avec le lauréat du Prix International, Mode-express de Manon Talva et Louis Lecointre. Cette critique de la « fast-fashion » met en opposition deux modes de vie grâce au split screen : le rêve de la consommatrice occidentale et le cauchemar de celle qui confectionne sa robe idéale, à des milliers de kilomètres. 

 

Autre film explorant la dimension sociale, L'Augmentation de Régis Granet s'est vu récompensé pour la performance de son actrice principale, Delphine Théodore. À l'occasion d'un entretien avec son patron, elle délivre un monologue sur la simplicité déprimante des rêves modernes, ceux d'une femme étouffée par son travail, sa trop faible rémunération et ses responsabilités maternelles. Le Prix de la Critique est quant à lui revenu à Sweet Dreams de Benjamin Ifrah - un court métrage dystopique où les rêves sont gérés par un centre d’appels, possèdent leur propre service après-vente et sont même envahis par la publicité. On relèvera également les deux trophées de Rêves Party d'Amélie Prévot et Marion Christmann, lauréat du Prix du scénario et du Prix d'interprétation masculine pour Oscar Copp, en marchand de « sable blanc » un peu spécial.