Dracula de Bram Stoker a été publié en 1897, deux ans après l’avènement du cinématographe. Mais il faut attendre 1922 et la sortie du Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau pour que le cinéma s’empare de cette mythologie. Le formidable pouvoir d’évocation de l’image animée fige le vampire dans l’inconscient collectif : singulièrement effrayant, suceur de sang, baroque, sensible à la lumière et aux signes religieux, ce démon était fait pour le théâtre d’ombres et de lumières. Les vampires vont alors envahir les écrans et stimuler l’imaginaire des plus grands réalisateurs : de Carl Theodor Dreyer à Jim Jarmusch, de Louis Feuillade à Tim Burton, en passant par Francis Ford Coppola, Roman Polanski ou John Carpenter, tous s’approprient à leur manière le film de vampires. Les séries télévisées, comme Buffy contre les vampires ou True Blood, modernisent et dépoussièrent à leur tour le mythe à l’orée du XXIe siècle.
Outre une programmation regroupant les œuvres les plus diverses (autour de thèmes comme « Adaptations du Dracula de Bram Stoker », « Vampires et Auteurs », « Cinéma Bis »...), la Cinémathèque propose une exposition où la figure du vampire est associée à d’autres formes d’art. Recontextualisation historique, fragments de décors, costumes de scène – comme le masque de Klaus Kinski dans Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog – et extraits de films permettent d’explorer l’extraordinaire diversité de la représentation du vampire au cinéma.
Débats, ateliers pour les enfants, visites guidées rythment par ailleurs la manifestation dédiée à ce personnage fantastique qui a hanté 100 ans de culture populaire et continue de nourrir notre imaginaire.